SOCIÉTÉ – Depuis près d’un mois un bras de fer est engagé entre les brasseries du Tchad, les consommateurs et le gouvernement tchadien. Des vagues de grève ont été observées mais aucun changement. Cette situation a paralysé certaines activités connexes à la vente des boissons.

À N’Djamena comme dans les provinces, le constat est réel : la décision des brasseries du Tchad d’augmenter les prix de leurs produits à cause de l’expiration de leur contrat d’établissement. Quelques acteurs de la société civile et les tenanciers des bars ont et continuent à engager des actions perlées afin que les responsables des BDT revoient à la baisse le prix des boissons alcoolisées et non alcoolisées augmenté de 150 FCFA de plus depuis le 2 janvier 2020.

Les circuits d’affaires autour de la vente des produits des brasseries du Tchad sont quasiment menacés. De la vente à la consommation tout est affecté.

Chiffre d’affaire en baisse

Les consommateurs ne peuvent plus boire le nombre des boissons comme d’habitude à cause du prix. Du côté des tenanciers des points de vente, les chiffres d’affaires sont en baisse et ne peuvent plus supporter certaines charges de leurs entreprises. Ils sont contraints de réduire le nombre de leurs employés, d’où certains se trouvent au chômage.  

Commerces affectés

La gent féminine reste la  victime la plus affectée. Plus de 60% de femmes vivent des activités connexes à la vente des boissons. Dans les débits de boissons ce sont les femmes qui commercialisent plus de consommables (de la soupe, des tripes et bien d’autres aliments). Les Bars demeurent l’unique endroit où la plupart des clients se trouvent et il faut profiter pour vendre des articles. Mais celles-ci voient leur seule issue favorable pour elles menacée.  Faut-il espérer un revirement de la situation ou quitter cette activité ? Cette question ne quitte pas l’esprit de ces dernières. Les vendeurs de glace ne sont pas épargnés de cette crise.

Les transporteurs ne sont pas du reste

Les transporteurs sont les ultimes victimes de cette situation. Ceux qui transportent des boissons des brasseries de la zone industrielle et les distribuent dans les points et les dépôts voient déjà leurs activités aux arrêts.

Comme ceux-là, les clandomen ou mototaxis se plaignent de la décision. Leur service est plus axé autour de ces lieux où ils assurent le transport de plusieurs personnes qui viennent consommer dans les endroits trop mouvementés. Les gérants des parkings devant les bars se plaignent aussi.

Le président du collectif tchadien contre la vie chère, Digamnayal Nely Versinis l’avait souligné lors d’un point de presse que cette situation est une question d’intérêt nationale et que toutes les personnes finiront par être affectées voire l’État. « C’est une question d’intérêt nationale. C’est toute l’économie du Tchad qui est touchée ; ce n’est pas parce que c’est l’alcool ou les sucreries qu’il faut négliger mais c’est tout une chaîne. Les brasseries du Tchad versent à l’État un milliard 800 millions le mois ça entre dans le budget de l’État. Si aujourd’hui les grossistes, les tenanciers ferment les boutiques, c’est un bon nombre de Tchadiens qui iront grossir le rang des chômeurs. C’est toute une chaîne, aujourd’hui, les vendeurs de glace endossent, des tenanciers des bars vont envoyer des personnes au chômage, la maman qui vend le poisson qu’on achète pour préparer les soupes dans les bars n’en peut plus. Les clandomen qui déplacent les clients vers un autre débit de boissons ne peuvent plus », a prédit Nely Versinis.