Dans une atmosphère électrique, la campagne référendaire sur la forme de l’État bat son plein dans le sud du pays. Trois camps se distinguent : les partisans du OUI, plaidant pour un État unitaire décentralisé, les fervents du NON, défendant l’idée d’un État fédéral, et ceux appelant au boycott, exprimant leur mécontentement face aux options présentées.
Les partisans du OUI, porte étendard de l’État unitaire décentralisé, mettent en avant la nécessité d’une gouvernance locale forte tout en préservant l’unité nationale. Leur caravane suscite l’enthousiasme à chaque étape, organisant des meetings, des réunions publiques et des débats animés sur la forme de l’État. “Beaucoup pensent que voter OUI c’est prolonger la transition alors que le OUI n’est que pour la forme de l’État. Voter OUI permet de revenir plus rapidement à l’ordre constitutionnel et remettre les institutions de la République sur pied“, défend Me Jean-Bernard Padaré, coordonnateur de l’Alliance pour le OUI pour la partie méridionale du pays lors de ses meetings.
Les partisans du NON, arborant fièrement leurs couleurs, parcourent également les villes du sud pour convaincre les citoyens de l’importance d’un État fédéral. Ils mettent en avant la diversité régionale et estiment que la décentralisation pourrait affaiblir la cohésion nationale. Les débats avec les partisans du OUI sont tendus, illustrant la profondeur des divergences. “Nous sillonnons le sud pour expliquer aux Tchadiens l’intérêt de la fédération et pour cela, nous appelons à voter NON le 17 décembre pour que nos provinces ne souffrent plus dans l’avenir“, tente d’expliquer un militant du MPTR lors d’une rencontre à Pala, chef-lieu de la province du Mayo-Kebbi Ouest.
“Le RNDT-Le Réveil de Pahimi Padacké Albert, déçu par les options présentées, a choisi de boycotter le référendum, appelant à l’abstention, soulignant leur mécontentement quant aux choix proposés. Le MPTR de Brice Mbaïmon Guedmbaye lui, défend le fédéralisme et ses partisans partout au sud du pays défendent cela mais sauf que Les Transformateurs ont plus donné du poids aux partisans du OUI que sont le MPS et ses alliés lors du grand meeting à Koumra. De tout cela, je vois le OUI gagner le 17 décembre“, analyse Madjimbaye Frédéric, observateur de la scène politique résident à Koumra.
Alors que la campagne référendaire est entrée dans sa dernière ligne droite, les passions s’exacerbent dans le sud du pays. Les partisans du OUI, du NON, et du boycott rivalisent d’arguments pour influencer le destin de la future forme de l’État. “Le Mandoul est appelé à ne pas sortir le 17 décembre 2023 pour voter comme l’a recommandé notre président national“, fait savoir Ndordji Nazaire du RNDT-Le Réveil lors des rencontres dans la province du Mandoul. “L’issue de ce débat démocratique reste incertaine, mais une chose est sûre : la voix du peuple sera entendue“, analysent les observateurs de la scène politique.