Le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), publié ce lundi, révèle que les dépenses militaires mondiales ont atteint un niveau record en 2024, totalisant 2 718 milliards de dollars. Cette augmentation de 9,4 % par rapport à l’année précédente marque la dixième année consécutive de croissance. Dans un contexte de conflits prolongés et de tensions géopolitiques accrues, de nombreux pays réorientent leurs priorités budgétaires pour renforcer leur potentiel militaire.
La hausse est particulièrement notable en Europe, où les dépenses militaires ont progressé de 17 %, un phénomène largement influencé par la guerre en Ukraine. La Russie, en particulier, a consacré 149 milliards de dollars à son armée, soit une augmentation de 38 % par rapport à l’année précédente, doublant ainsi son budget de 2015. De son côté, l’Ukraine, malgré des ressources limitées, a consacré 34 % de son PIB à la défense, établissant un record mondial.
L’Allemagne s’est démarquée avec une augmentation de 28 % de son budget militaire, devenant pour la première fois depuis la réunification le principal contributeur européen, surpassant le Royaume-Uni et la France.
Au Moyen-Orient, Israël a enregistré une hausse spectaculaire de 65 % de ses dépenses militaires, atteignant 46,5 milliards de dollars, soit la plus forte augmentation depuis la guerre des Six Jours en 1967. Cette croissance s’explique par la guerre à Gaza et les tensions accrues avec le Hezbollah. À l’inverse, l’Iran, soumis à des sanctions économiques, a réduit ses dépenses militaires de 10 %.
Les États-Unis, avec un budget de 997 milliards de dollars, restent le leader mondial incontesté en matière de dépenses militaires, représentant près de 37 % du total mondial. Ce budget colossal vise notamment à moderniser les capacités militaires américaines face aux défis posés par la Chine et la Russie.
La Chine, pour sa part, continue son expansion militaire avec un investissement de 314 milliards de dollars, marquant sa trentième année consécutive de hausse.
Enfin, au sein de l’OTAN, 18 des 32 pays membres ont désormais atteint ou dépassé l’objectif fixé en 2014 de consacrer 2 % de leur PIB à la défense, un fait sans précédent.