Né le mercredi  10 avril 1957 à Kano au nord du Nigéria (comme cet autre mercredi 10 avril 2013), l’industriel  Aliko DANGOTE souffle ce matin sur ses cinquante-six bougies (pour autant qu’il en ait le temps).  Issu d’une riche famille musulmane, cet infatigable magnat de l’économie africaine et mondiale est depuis quelques années et jusqu’à ce jour l’Homme le plus riche du continent africain.

Un industriel accompli

Aujourd’hui à la tête d’une fortune estimée à 16,1 milliards de dollars US, Aliko DANGOTE occupe le 1er rang africain et le 43e rang mondial (bien loin devant son suivant africain immédiat, le Sud-africain Johann Rupert, dont la fortune familiale est estimée à 6,6 milliards de dollars US, occupant la 179e position mondiale), d’après la dernière liste des Hommes les plus riches du monde publiée par le magazine Forbes.

Cette immense fortune du président du groupe Dangote n’est cependant pas le fruit du miracle, mais bien plus la juste récompense de sa vision, de sa détermination et de son ardeur au travail, atouts sans doute doublés d’une véritable passion génétique pour les affaires. Dans une interview, il confia d’ailleurs à ce sujet: « Je me souviens qu’à l’école primaire, j’allais acheter des cartons de sucreries [paquets de sucre, N.D.L.R.] et commençais à les vendre juste pour me faire de l’argent. J’étais tellement intéressé par le commerce, déjà à cette époque-là ». Il dit aussi prendre le business pour « un hobby » et travailler « dix-huit heure par jour ».

Sa légende est en effet partie d’un prêt de 500.000 Nairas et d’un camion, que lui accorda son oncle maternel Sanusi Abdulkadir Dantata en 1977, quand il retourna au Nigéria après ses études de commerce à l’Université Al Azhar du Caire en Egypte, alors âgé de 21 ans seulement.

Il réussit alors à mettre sur pied en mai 1981 une petite entreprise, le groupe Dangote, dont l’essentiel des activités était consacrée à la cimenterie. S’élargissant et se diversifiant sans cesse au fil des ans et au prix de moult efforts, ce groupe est devenu à nos jours l’une des multinationales les plus dynamiques et les plus prospères de la planète, embrassant des secteurs aussi variés que disparates : production de sucre (1ère raffinerie en Afrique et 3ème au monde avec une production annuelle d’environ 800.000 tonnes de sucre, couvrant plus de 70% du marché nigérian), brasseries, import-export, textile et gaz, télécommunication, transport, banque, minoterie, fret, etc.

Cependant, la cimenterie (à travers le Dangote Cement, la plus grande cimenterie d’Afrique au sud du Sahara) semble encore être à nos jours l’un des secteurs de prédilection de ce conglomérat, avec de gigantesques industries implantées (ou en cours de construction) au Nigéria, en Ethiopie, en Zambie, en République du Congo, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, etc. Mieux encore, ce Grand Commandeur de l’Ordre du Niger (titre que lui a décerné le Président de la République fédérale du Nigéria, Goodluck Jonathan, le 14 novembre 2011), naturellement doué d’inspirations et de stratégies industrielles et commerciales, envisage d’étendre dans un proche avenir ses activités de cimenterie en Irak et en Birmanie. A ce sujet, il déclarait encore le mois dernier que (7 mars 2013, site businessweek.com) « nous voulons être prédominant en Afrique sub-saharienne, ensuite nous évoluerons au-delà de l’Afrique ».

L’humble milliardaire de cœur

Le plus souvent, lorsqu’on parle des milliardaires à travers le monde, l’on voit des personnes avides d’accumulations matérielles et financières, d’ostentations exacerbées, follement amoureuses de luxes et de glamour décharnés, passionnément dévouées à l’hédonisme et à l’exhibitionnisme délirants, ou plutôt claquemurés dans leurs aquariums ouatés, vivant là-haut dans la lune et les nuages, bien loin, très loin des cris et des souffrances du monde réel.

Alhaji Aliko Dangote, lui, est tout le contraire de ces genres de milliardaires-là. Non pas parce qu’en février dernier il a offert à l’équipe nationale nigériane de football (les Super Eagles) la rondelette somme de 130 millions de Nairas, suite à leur qualification pour la finale de la 29e Coupe d’Afrique des Nation en Afrique du Sud. Non pas parce qu’il a fait construire tant de mosquées au Nigéria ou financé les voyages de tant de pèlerins à la Mecque.

Bien mieux que cela, son conglomérat industriel et commercial, le groupe Dangote (dont la Mission affichée est précisément celle de « toucher les vies des gens en leur fournissant leurs biens de première nécessité »), n’emploie pas moins de 26.000 personnes dans le seul Etat du Nigéria. Porté par cette indescriptible empathie viscérale dont il a seul les secrets, ce père de trois enfants est sans cesse préoccupé par le soulagement des souffrances de la Terre.

Ainsi, parmi tant d’autres actes de générosités à son actif, pourrons-nous citer (au risque d’heurter sa modestie et sa réserve de fervent croyant musulman) le don d’une somme de 117.500.000 Nairas pour la construction d’un complexe à l’Université de Nsukka (Nigéria) ; d’un appareil d’hémodialyse à l’Hôpital Général de Lagos, d’une valeur de 21 millions de Nairas ; de 200 millions de Nairas à l’Université de Katsina (Nigéria) ; de 30 millions de Nairas au Kwara Football Academy ; de 25 millions de Nairas à la mosquée de l’université Croissant (Nigéria) ; don d’articles et de produits aux sinistrés des crises du Jos et Bauchi, d’une valeur de 33.248.910 Nairas ; de 100 millions de Nairas aux victimes des inondations dans l’Etat de Sokoto ; de 50 millions de Nairas aux victimes des inondations de l’Etat de Jiqawa ; allocations annuelles à d’innombrables structures sociales et catégories de populations vulnérables.
Toujours prompt à prêter ses larges et solides épaules aux fardeaux des autres, toujours prompt à assumer cet étrange privilège qu’est celui de descendre tout le temps lessiver les larmes torrides des nécessiteux, même dans les contrées les plus éloignées de sa terre natale, le père de Hajiya Halimatu Dangote (épouse Sani Bello depuis août 2008) ne manquera pas de se porter aux chevets des victimes de famine en République du Niger, à travers un don de produits enrichis d’une valeur de 120 millions de Nairas (2010).On le verra aussi s’impliquer ardemment dans la lutte contre la polio en Afrique, conjointement avec la Fondation Bill Gate. La bourse lourdement chargée, ce redoutable guerrier du développement et du bonheur partagés ne tardera pas non plus à enjamber montagnes et vallées, forêts et déserts, fleuves et océans, orages et tempêtes, pour offrir 300 millions de Nairas (2 millions de dollars US) aux victimes des inondations au Pakistan (2010), à mille lieux du Nigéria. Passion intrinsèque de l’humanitaire oblige. Et se respecte !
Il serait cependant imprudent de croire que la générosité de cet illustre milliardaire de cœur se limite à des dons matériels ou financiers. L’humble fils de Mohammed DANGOTE et Mariya Sanusi DANTATA ne ménage par ailleurs aucun effort quand il faut quitter son somptueux bureau d’Ikoyi à Lagos (sur lequel est posée une tablette rappelant que « rien n’est impossible ») et descendre sur le terrain « mouiller le maillot » : mettre gracieusement de son temps et de son savoir au service de nobles causes humaines.

Des attentes sociales encore immenses

De nombreuses couches sociales à travers l’Afrique et le monde fondent de grands espoirs sur les industries ou la philanthropie du magnat de l’économie africaine. D’aucuns espèrent en recevoir des dons ou des biens et services à moindres coûts. D’autres, eux, plutôt améliorer leurs conditions de vie en y décrochant des emplois mieux rémunérés, à l’instar de cette jeune vendeuse de bouillie que nous avons croisée au marché Dantokpa à Cotonou. Le regard perdu dans le vide, un tantinet mélancolique, d’un ton cassant et pitoyable, elle nous a déclaré : «Je m’appelle Fatou BADIAGNE MBAYE. Je viens de la région de Thiès au Sénégal, plus précisément de la commune de Pout à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Dakar. J’ai un BTS en comptabilité et je vends de la bouillie ici à Cotonou, parce que je n’ai pas trouvé mieux à faire là-bas chez nous. Mais je rentrerai chez nous aussitôt que la cimenterie d’Alhqji DANGOTE sera fonctionnelle, car je suis sûre de trouver un bon boulot là-bas. Je m’informe tout le temps sur l’évolution des travaux de construction de ladite cimenterie, et prie Dieu pour que cela s’achève vite.»

Après avoir servi deux ou trois clients, comme pour compléter son propos, elle s’est de nouveau rapprochée de nous et nous a confié : «Vous savez quoi ? Alhaji DANGOTE est déjà riche, très riche depuis longtemps. S’il continue de se battre comme il le fait encore avec autant d’ardeur et de courage, c’est bien pour nous, nous les pauvres. Franchement, il soulage tellement de vies et de familles. La seule chose qui lui manque, c’est sans doute le défaut de ne pas être Dieu : il a fait pour l’Afrique et pour l’Humanité plus que ce que l’on devrait espérer d’un être simple humain. Que Dieu le protège et le comble de ses bénédictions ! »

En attendant que cet illustre milliardaire de cœur parvienne un jour à combler toutes ces attentes qui l’interpellent au quotidien à travers le monde, veuillons bien lui souhaiter en chœur : HAPPY BIRTHDAY, GREAT SOCIAL CARE TAKER!!!

Aubin DASSI NDE, journaliste
Dassi_nde@yahoo.fr