Quelques heures après la déclaration du tribunal au sujet du procès opposant le collectif des avocats du Tchad et le général de l’armée, le collectif d’avocats réagit.


Devant le tribunal ce jour, les hommes aux toges noires qui défendent le magistrat agressé sont tombés des nues. « Nous avons été désagréablement surpris. Nous partons de surprise en surprise », a indiqué le porte-parole du collectif d’avocats N’Djerandi Laguerre. En effet, le tribunal dit « ne pas être saisi de l’affaire ». Il a relevé des ”manquements dans le dossier”.


Une situation qui a poussé le collectif d’avocats aux côtés du magistrat à rencontrer le procureur de la République, Youssouf Tom. « Nous avons insisté malgré cette position du tribunal pour que le ministère public nous dise qu’est-ce qui s’est passé pour que ces pièces disparaissent ? Le procureur prenant la parole, a simplement dit qu’il s’en remet au tribunal. Car le tribunal est souverain », a fait comprendre N’Djerandi Laguerre.


Le collectif dénonce des complicités dans l’appareil judiciaire. « Dans cette affaire, ce qui est grave, c’est le fait que tout cela se passe à l’intérieur du palais de justice avec la complicité des acteurs judiciaires. La lumière doit être faite sur cette affaire », a déclaré le collectif d’avocats. Il estime que de telles affaires créent l’insécurité au sein du palais de justice et expose les clients.


Le silence du ministère public est dénoncé par la partie plaignante. « Il faut que le ministère réagisse. Nous l’avons interpellé. Nous espérons que les investigations seront faites le plus tôt que possible. Nous allons continuer à faire la pression car nous sommes sur la voie du droit, et il faut que cela aille jusqu’au bout », conclut le porte-parole N’Djerandi Laguerre.