Les dirigeants de la Banque de développement de l’Afrique centrale (BDEAC), entendent, sous la conduite de leur nouveau président, mobiliser plus de nouvelles ressources en vue d’appuyer la relance économique des pays de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), durement touchés par la chute des cours des matières premières.

Cet engagement a été pris samedi à Brazzaville à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire et du conseil d’administration de cette banque, couplée avec l’installation de son nouveau président, Fortunato Ofa Mbo Nchama, originaire de la Guinée équatoriale pour un mandat de cinq ans. Il remplace à ce poste, le Tchadien Abbas Mahatma Tolli qui occupe depuis février dernier le poste de gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

“La mission qui va être confiée au nouveau président de la BDEAC est une mission commune, nous sommes saisis de l’effet de la baisse des prix des matières premières, et nous sommes persuadés que pour atténuer ce choc nous devons renforcer la politique dans la diversification économique”, a déclaré le vice-président de la BDEAC, Guy Armand Zounguere-Sokambi, en sa qualité de président par intérim de la BDEAC depuis le 3 février dernier.

“Pendant très longtemps, nous (Afrique centrale) avons privilégié l’exploitation des matières et nous pouvons aujourd’hui faire une diversification basée sur ces matières premières, dans cette diversification nous devons aller plus loin pour voir sur les niches au niveau du service et du commerce des marchandises pour voir comment nous pouvons appuyer nos états dans cette démarche de développement”, a-t-il ajouté.

“La BDEAC est plus que jamais engagée auprès de nos Etats et la BDEAC, sous les orientations du nouveau président, nous allons renforcer notre politique pour mobiliser beaucoup plus les ressources pour appuyer nos Etats”, s’est en outre engagé le vice-président de la BDEAC, tout en pensant que la crise actuelle peut être aussi une occasion pour les économies de la sous-région de rebondir.

Le nouveau président de la BDEAC a pour sa part signifié qu’il est temps pour cette banque sous-régionale de changer de stratégies pour un meilleur accompagnement des politiques de développement au niveau de la zone CEMAC.

“Je crois qu’aujourd’ hui, nous devrions tourner le regard non plus sur les gros projets qui puisent beaucoup d’argent et qui n’ont pas de retombées, mais nous devons faire en sorte que la Banque de développement soit aussi sentie par la population et qu’il y ait de la visibilité”, a indiqué M. Nchama.

Selon lui, les stratégies de la banque doivent désormais s’appesantir sur les projets qui font en sorte que les Etats de la CEMAC puissent épargner leurs devises en termes d’importations tout en augmentant la production locale afin de réduire les exportations.

Pour bien mener sa politique, le nouveau président de la BDEAC compte présenter prochainement au cours de l’assemblée générale et du conseil d’administration, un plan stratégique 2017-2021, avec lequel il va mettre en pratique sa vision pour la relance économique de l’espace CEMAC.

Créée le 3 décembre 1975, la BDEAC est l’institution de financement du développement de la CEMAC, elle a pour missions entre autres de promouvoir le développement économique et social des pays de la CEMAC, notamment par le financement des investissements nationaux, multinationaux et des projets d’intégration économique.

Afin d’accroître ses capacités d’intervention dans le financement des projets publics et privés dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), la BDEAC envisage de porter son capital social à 1200 milliards de FCFA à l’horizon 2025, contre 250 milliards de FCFA actuellement, soit une augmentation significative de près de 400%.