TUNIS, 4 mars (Xinhua) – – Lors de sa première apparition médiatique après son ascension au pouvoir fin janvier 2014, le chef du gouvernement tunisien Mahdi Jomaa n’a pas mâché ses mots pour dire que “la situation économique est difficile et risque de s’aggraver si des mesures urgentes ne sont pas prises”.

“Le gouvernement misera sur la souscription interne (…) et comptera pour y aboutir sur l’apport de tous les Tunisiens”, a affirmé M. Jomaa dans une interview télévisée transmise en direct dans la soirée de lundi à mardi.

“Depuis ces trois dernières années, a-t-il fait savoir, la Tunisie consomme plus qu’elle investit”. Une enveloppe d’environ 4,3 milliards de dinars a été réservée aux investissements, dont 1,8 milliard de dinars au service du développement (un dinar vaut 0,63 USD).

Vu le blocage des investissements, “la tâche devient plus délicate”, a commenté le Chef du gouvernement tunisien. D’après lui, l’endettement de la Tunisie s’élève actuellement à 50%.

Entre 2010 et 2013, le montant de la compensation a progressé de 270%, et la masse salariale a absorbé, à elle seule, 60% du budget de l’Etat en raison de la densité des recrutements opérés dans la fonction publique.

En effet, les crédits accordés à la Tunisie se sont élevés à 23,5 milliards de dinars couvrant essentiellement les trois dernières années et les charges de compensation et celles de la masse salariale.

Qualifiant le temps qui lui est imparti de “relativement court”, le Premier ministre tunisien se veut persuadé que son gouvernement apolitique “est appelé à prendre des mesures d’urgence pour dynamiser l’économie, accélérer la croissance et structurer l’économie”.

Pour l’année 2014, “la Tunisie a besoin de 4,5 milliards de dinars de liquidité” compte tenu que “la majorité des indices de productivité sont négatifs”. Mahdi Jomaa compte amplifier ses contacts avec l’étranger pour drainer davantage d’investissements via des visites dans des pays frères et amis à la Tunisie. Il a dévoilé dans ce sens une série de six déplacements entre autre à Paris, Washington et certains pays du Golfe