PARIS (Reuters) – Les forces franco-maliennes ont repris le contrôle de la ville de Tombouctou, dans le Nord du Mali, dans la nuit de dimanche à lundi, a déclaré à Reuters le porte-parole de l’état-major des armées françaises à Paris.   Cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco était tombée l’année dernière aux mains de rebelles islamistes qui y ont détruit des monuments. Les forces franco-maliennes l’ont reconquise en 48 heures sans rencontrer de résistance.   “Il y a eu cette nuit sur Tombouctou une action combinée avec appui aérien et moyens de renseignement – un Atlantique II et un drone”, a expliqué le colonel Thierry Burkhard. “Un bataillon renforcé arrivant de Diabali et Léré s’est emparé de l’aéroport en coordination avec les forces maliennes.”   Simultanément, des militaires français ont été parachutés sur les arrières des forces djihadistes pour empêcher celles-ci, avec le soutien d’hélicoptères, de fuir vers le nord.   “Cela nous permet ce matin de contrôler les accès de Tombouctou, à charge maintenant pour les unités maliennes, de reprendre le contrôle administratif et sécuritaire de la ville”, a ajouté le porte-parole. “On les appuiera si nécessaire.”   Au total, un millier de militaires français ont participé à l’opération, ainsi que 200 Maliens, dont une cinquantaine de policiers et gendarmes, a-t-il précisé.   Le mode opératoire choisi – contrôler les accès de la ville sans engager de combat à l’intérieur – visait notamment à en préserver le patrimoine historique et religieux, a fait valoir le colonel Burkhard, qui n’a pas exclu qu’il y ait encore des djihadistes retranchés dans Tombouctou.   “Il convient d’être extrêmement vigilant. Mais globalement le dispositif est en place pour permettre de reprendre le contrôle de cette localité”, a-t-il ajouté.   Après la reconquête de Gao, c’est désormais toute la boucle du Niger qui est repassée sous contrôle des forces françaises et africaines, au 18e jour de l’opération Serval.   “Les choses se passent comme prévu et ce qui est important c’est que le Mali, petit à petit, est libéré”, a commenté lundi matin le ministre français des Affaires étrangères sur France 2.   Laurent Fabius a cependant admis que les djihadistes pratiquaient une “stratégie d’évitement” et que certains d’entre eux pouvaient remonter vers le Nord.   “Nous ne voulons pas nous enliser, il faut faire très attention à ça, nous tirons les leçons de toute une série de conflits”, a-t-il ajouté. “Il n’y aura pas d’enlisement.”   Selon un dernier bilan du ministère français de la Défense, la France a actuellement 2.900 soldats engagés au Mali et les contingents africains de la mission d’aide au Mali (la Misma) et du Tchad, totalisaient dimanche plus de 2.700 militaires.

 

Source : Le Point