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LOME – Le parti du président Faure Gnassingbé, l’Union pour la République (Unir), a obtenu 62 des 91 sièges du Parlement togolais lors des élections législatives de jeudi, selon des résultats officiels provisoires rendus publics dimanche.

Le parti d’opposition le mieux placé est le Collectif Sauvons le Togo (CST), avec 19 sièges, selon ces résultats provisoires diffusés par la Commission électorale sur la télévision officielle. Les résultats doivent encore être vérifiés par la Cour constitutionnelle.

Le CST a dénoncé des irrégularités dans la tenue du scrutin, alors que les observateurs de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont estimé que les élections se sont déroulées dans des conditions acceptables.

La Commission électorale avait promis dès le début d’organiser un processus électoral transparent et crédible dans un climat apaisé, et nous sommes ravis d’avoir en général réussi, s’est félicité la chef de la Commission électorale Angele Dola Aguigah.

Ces élections sont la plus récente étape d’une lente transition vers la démocratie, le Togo ayant été gouverné d’une main de fer pendant plus de 30 ans par le président Gnassingbé Eyadéma, jusqu’à sa mort en 2005.

Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.

Le parti présidentiel Unir, anciennement RPT, avait obtenu 50 sièges sur 81 lors des législatives de 2007.

L’Unir est particulièrement influent dans le nord du pays, son bastion historique. A l’inverse, le Collectif Sauvons le Togo est plus fort dans le sud, et a obtenu sept des dix sièges en jeu dans la capitale Lomé.

Le scrutin de jeudi était initialement prévu en octobre et a été maintes fois repoussé par des manifestations antigouvernementales.

L’opposition avait tout d’abord menacé de boycotter le scrutin, mais elle a finalement accepté d’y participer après des négociations qui ont permis à ses membres d’être présents dans les bureaux de vote et leur ont garanti un financement public pour faire campagne.

Les autorités avaient suspendu jeudi une radio liée à l’opposition, Radio Légende, pendant une partie de la journée, suite à la diffusion d’accusations de fraude contre le parti au pouvoir, déclenchant une manifestation spontanée de plusieurs centaines de personnes.

L’instance publique de régulation des médias a estimé dans un communiqué que Radio Légende avait violé la loi en donnant la parole à un représentant de l’opposition le jour des élections.

(©AFP / 29 juillet 2013 00h45)