SECURITE. Invité à l’émission “Le débat africain”, diffusée ce mercredi sur RFI, aux côtés de ses homologues nigérien et congolais, le président Déby a pointé la responsabilité de l’Occident dans la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel.

Qui est responsable de la recrudescence de la violence dans le Sahel ? Autour de trois présidents africains, Idriss Déby Itno du Tchad, Mahamadou Issoufou du Niger et Félix Tshisekedi de la RDC, l’émission Le débat africain, diffusée le mercredi 13 novembre, sur les ondes de RFI est largement revenue sur la question. Entre recherche des causes et identification des responsabilités.

« Après la déflagration de l’Etat libyen, les conséquences directes de cette action, qui a été menée par l’OTAN, ont impacté la sous-région », a déclaré d’entrée de jeu Idriss Déby Itno, le président tchadien. Avant regretter : «  On n’a pas écouté la voix du continent. ».

” Tout est allé de la Lybie avant de s’élargir au Mali et d’autres pays 

Idriss Déby Itno, dans l’émission Le débat africain.

Le chef de l’Etat a souligné que la sous-région n’avait jamais connu des actes de kamikazes avant les bombardements de la Libye. « La Lybie était le pays le mieux armé d’Afrique. Après sa destruction, ses armes n’ont pas été stockées dans les magasins, mais elles se trouvent au sud du Sahara, dans le Sahel, dans nos propres pays. Tout est allé de la Lybie avant de s’élargir au Mali. »

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Mais pour le president nigérien, Mahamadou Issoufou, les causes sont lointaines : « L’incendie a du être allumé quelque part. Cela remonte avant la Lybie. Le terrorisme, sous sa forme moderne, est né en Afghanistan pendant la Guerre froide. Et depuis lors, ces gens [des terroristes islamistes] ont décidé d’exporter le jihad dans le monde entier. »

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” Il faut que l’Afrique participe à la gouvernance mondiale”

Idriss Deby Itno, le président tchadien.

Au-delà de ce débat sur les causes immédiates ou lointaines de la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel, Idriss Déby Itno a déploré le manque de concentration de la communauté internationale sur les affaires qui touchent l’Afrique. Il a ainsi dénoncé une sorte de deux poids, deux mesures dans la gestion des conflits dans le monde.

« Des milliards ont été mobilisés ailleurs mais quand il s’agit de l’Afrique, les puissances estiment que ce n’est pas une priorité. Il manque une gouvernance mondiale équilibrée (…). Si l’on veut sortir de cette crise, il faut que l’Afrique participe à la gouvernance mondiale », a recommandé l’ancien président de l’Union africaine.