Au moins cinq manifestants ont été tués samedi lors de manifestations de masse dans la capitale soudanaise Khartoum et dans d’autres villes du pays, a annoncé le ministère de la Santé du gouvernement soudanais dissous.

Khartoum et d’autres villes ont connu samedi d’énormes manifestations de protestation contre les mesures récemment adoptées par le commandant de l’armée soudanaise, notamment la dissolution du gouvernement et la nomination d’un nouveau conseil souverain.

Les manifestants se sont rassemblés dans les villes de Khartoum, Bahri et Omdurman, brandissant des banderoles rejetant les mesures prises par le commandant en chef des Forces armées soudanaises Abdel Fattah al-Burhan, demandant l’établissement d’un régime civil et exigeant le rétablissement du gouvernement du Premier ministre Abdalla Hamdok.

Cinq manifestants ont été tués en raison de l’utilisation de balles réelles et de suffocation due à des gaz lacrymogènes”, a déclaré dans un communiqué le ministère de la Santé du gouvernement soudanais dissous.

La police soudanaise a pour sa part affirmé dans un communiqué diffusé samedi que les manifestations étaient de nature pacifique, mais ont rapidement “dévié de leur cours“, soulignant que 39 policiers ont été grièvement blessés lors des affrontements avec les manifestants.

La police soudanaise a en outre déclaré que bon nombre de ses commissariats ont été attaqués par des manifestants, ajoutant que les forces de police n’ont pas tiré de coups de feu dans leur gestion des manifestants et qu’elles ont utilisé la force minimale.

Le Soudan souffre d’une crise politique après que le général al-Burhan a déclaré l’état d’urgence le 25 octobre et dissous le conseil souverain et le gouvernement.