De hauts responsables de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dont le Secrétaire général Antonio Guterres, ont condamné le coup d’Etat militaire perpétré ce lundi au Soudan. Ils demandent la libération immédiate du Premier ministre et des autres dirigeants civils arrêtés.

L’armée soudanaise a pris le pouvoir lundi, a dissous le conseil de gouvernement qui comprenait des civils et détient le Premier ministre et d’autres hauts dirigeants civils, remettant en cause le processus de transition du pays vers la démocratie.

“Je condamne le coup d’État militaire en cours au Soudan. Le Premier ministre Hamdok et tous les autres responsables doivent être libérés immédiatement. Il doit y avoir un plein respect de la charte constitutionnelle pour protéger la transition politique durement gagnée. L’ONU continuera d’être aux côtés du peuple soudanais”, a indiqué le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres sur son compte Twitter.

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a aussi, dans un communiqué de presse, condamné le coup d’Etat militaire, ainsi que “la déclaration de l’état d’urgence à l’échelle nationale, la suspension d’articles clés du document constitutionnel et des organes directeurs”. Pour elle, ces mesures menacent l’Accord de paix de Juba et “compromettent les progrès importants réalisés vers la démocratie et le respect des droits de l’homme”.

Mme Bachelet invite les autorités militaires à respecter l’ordre constitutionnel et le droit international applicable, à se retirer de la rue et résoudre tout différend qu’elles ont avec la composante civile du Conseil de transition par le dialogue et la négociation.

Appel à la libération des dirigeants arrêtés et à la restauration d’Internet

Elle demande la libération immédiate du Premier ministre et des autres responsables arrêtés. Mais également la restauration de l’Internet coupé. “Les coupures générales d’Internet contreviennent au droit international, et les services Internet et mobiles doivent être restaurés, car ils sont essentiels pour que les gens recherchent et reçoivent des informations, en particulier dans ces circonstances. Nous rappelons aux forces militaires et de sécurité de s’abstenir de tout usage inutile et disproportionné de la force, de respecter la liberté d’expression des personnes, ainsi que le droit de réunion pacifique”.

Michelle Bachelet prévient qu’il serait “désastreux” que le Soudan fasse marche arrière après avoir finalement mis fin à des décennies de “dictature répressive”. Pour elle, le pays doit aller de l’avant pour consolider la démocratie, un “souhait exprimé à maintes reprises par le peuple soudanais, y compris haut et fort dans les rues la semaine dernière et aujourd’hui”.