Invité d’honneur du sommet extraordinaire du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) à Bamako, le président français Emmanuel Macron, a annoncé ce dimanche un soutien logistique de la France à une force conjointe anti-terroriste dans la région.

“La France apportera 70 véhicules tactiques et un appui opérationnel”, a précisé Emmanuel Macron dans un discours prononcé à l’ouverture du sommet ce dimanche.

“Sur le volet militaire, c’est un effort équivalant à plus de 8 millions d’euros que nous consacrons d’ici la fin de l’année” à la force conjointe, “une dynamique, un mouvement de fond que la France est fière d’accompagner”, a ajouté le président Macron.

“J’ai bon espoir que le 13 juillet prochain (date du Conseil franco-allemand à Paris) avec la chancelière allemande (Angela Merkel), nous puissions annoncer des engagements communs autour de cette alliance”, a-t-il indiqué.

Mais, pour garantir un soutien dans la durée, “ce sera à vous et à vos armées de convaincre que le G5 peut être efficace, dans le respect des conventions humanitaires… Les résultats doivent être au rendez-vous pour convaincre nos partenaires”, a affirmé Emmanuel Macron.

Le président français a exhorté ses pairs du G5 Sahel à “des réformes institutionnelles et des efforts de gouvernance” souhaités par les populations.

Selon le ministère malien des Affaires étrangères, le budget total de la force conjointe s’élève à 450 millions de dollars.

En plus des 50 millions d’euros promis l’Union Européenne, Emmanuel Macron a annoncé à Bamako une “conférence des donateurs” qui doit se tenir dans les prochains mois. Il a également promis que l’Agence française de développement (AFD) va débloquer “200 millions sur 5 ans” spécifiquement pour le développement des pays du G5.

Le président Emmanuel Macron a également annoncé la création d’une alliance Sahel qui sera mise en place pour gérer les aides de tous les partenaires volontaires autour de quatre axes prioritaires que sont l’éducation-formation, l’agriculture, la gouvernance-justice et la lutte contre le changement climatique.

S’adressant au président malien Ibrahim Boubacar Kéita, M. Macron a souhaité la “pleine mise en œuvre de l’accord de paix” de 2015, à travers notamment “le redéploiement de l’Etat sur tout le territoire et la décentralisation”.

Selon l’hôte du G5 Sahel, l’aide au Sahel équivaut désormais à 50% de l’ensemble du budget de coopération sécurité et défense de la France dans le monde.

“Je ne parlerai pas d’une guerre car ils n’attendent que cela. Pour parler de guerre, il faudrait un ennemi digne de ce nom, mais chaque jour, nous affrontons des terroristes, des voyous, des assassins que nous devons éradiquer, car eux le font au nom de la division des peuples et de votre religion qu’ils détournent pour lui donner le visage de l’obscurantisme et de la haine”, a souligné le président Macron.

A propos des réseaux terroristes, il a rappelé qu'”ils se sont nourris de nos faiblesses, de nos hypocrisies, des complexes du passé, de notre inefficacité collective”. Et pour le président français, le temps n’est plus au “faire semblant de faire”.

Déployée dans un premier temps au Mali, au Burkina Faso et au Niger avec un effectif initial de 5.000 hommes, la force conjointe va s’ajouter à l’opération française Barkhane et à la Minusma (mission de paix de l’ONU). Son poste de commandement opérationnel sera basé à Sévaré (région de Mopti), au centre du Mali.