GABORONE, 3 décembre (Xinhua) — Les délégués du premier Sommet africain sur les éléphants de l’histoire ont annoncé mardi des mesures d’urgence visant à inverser la tendance du massacre criminel de ces mammifères et du commerce illicite d’ivoire.

Lors de son discours d’ouverture à cet événement de trois jours, la directrice générale du Syndicat international pour la conservation de la nature (IUCN), Julia Marton-Lefevre, a déclaré que malgré des succès louables au Botswana et dans l’ensemble de l’ Afrique de l’Est et du Sud, où se concentre une grande population d’éléphants, le continent dans son ensemble était confronté à des menaces croissantes.

Ce sommet est destiné à s’engager à mettre en oeuvre des mesures urgentes pour inverser la tendance inquiétante de ces dernières années, a-t-elle déclaré.

Quatorze projets de mesures d’urgence ont été annoncés dans la suite de ce sommet, y compris une tolérance zéro face aux crimes contre la nature, une intensification de la coopération interagences entre les pays d’origine, de transit et de consommation de l’ivoire, un renforcement de la capacité des agences de maintien de l’ordre et de protection de la nature au niveau national, une mobilisation de ressources financières et techniques de différentes sources nationales et internationales, des études et des programmes de sensibilisation du public, la constitution de bases de données, etc.

Mme Marton-Lefevre a appelé les pays concernés à fournir un soutien politique au plus haut niveau pour assurer la mise en oeuvre de ces mesures urgentes.

“Nous devons résoudre la question du crime organisé dans le trafic d’ivoire, et aider à s’assurer que les personnes responsables soient appréhendées et confrontées à la responsabilit é de leurs crime, avec des peines sévères, dont la confiscation des biens, qui auront un effet dissuasif efficace”, a-t-elle dit.

Le Botswana dispose d’une population d’éléphants importante. Une étude officielle en 2012 a montré que sa population d’élé phants était, avec plus de 200 000 têtes, la plus importante d’ Afrique. Ce succès est attribué aux mesures de protection é nergiques adoptées par le gouvernement du Botswana, qui inclut une coopération interagences efficace impliquant les forces de police et de défense, les services financiers et douaniers, le pouvoir judiciaire, et le département des affaires étrangères.

Selon des nouvelles analyses publiées lundi dans le cadre de la Convention sur le commerce international des espèces en danger (CITES), si le braconnage se poursuit au rythme actuel, l’Afrique pourrait perdre un cinquième de sa population d’éléphants dans les dix prochaines années. La population d’éléphants en Afrique est estimée à environ 500.000 têtes.

La dernière analyse en date des données relatives au braconnage estime qu’au cours de l’année 2012, environ 15.000 élé phants ont été tués illégalement sur 42 sites dans 27 pays d’ Afrique participant au programme MIKE (Monitoring the Illegal Killing of Elephants), un programme de la CITES visant à établir le nombre d’éléphants tués par des braconniers.

Selon l’analyse du MIKE, cela représente environ 22.000 élé phants tués illégalement sur tout le continent en 2012, une légère réduction par rapport à l’estimation de 25.000 éléphants victimes du braconnage en 2011. Cette situation est particulièrement sévère en Afrique Centrale, où la fréquence du braconnage est estimée au double de la moyenne continentale.