A l’issue d’une session ordinaire à Kinshasa en République démocratique du Congo, l’Ivoirien, Professeur Konaté Souleymane, a été désigné Secrétaire général du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Mais les candidats du Tchad et du Bénin ne digèrent pas leur « défaite ».

Avec le décès en septembre 2021 des suites de la Covid-19 de son Secrétaire général, le biologiste gabonais, Professeur Bertrand Mbatchi, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) se devait de trouver un remplaçant à celui qui est mort peu avant la fin de son deuxième mandat de cinq ans.

C’est chose faite depuis le vendredi 27 mai. Et c’est l’écologiste ivoirien, Professeur Konaté Souleymane qui est l’« heureux » élu. Mais sa désignation passe mal.

« Le CAMES : Tout ça pour ça ? Il vaudra mieux juste établir un ordre d’accession des pays à la tête de l’institution et laisser les procédures tendant à faire croire à une quelconque quête d’excellence ! Nous y économiserons en temps et en énergie », a posté sur Facebook, toute furieuse, la candidate béninoise, la biologiste, Professeure Christine Ouinsavi.

Même son de cloche du côté du candidat du Tchad, le mathématicien, Professeur Ali Souleymane Dabye. Selon une source proche de son comité de campagne, il y a deux critères que doivent remplir les candidats au Secrétariat général du CAMES mais qui ne sont pas appliqués comme il se le doit. Un critère concerne la rotation (Si le SG sortant est de l’Afrique centrale par exemple, celui qui doit lui succéder doit être d’une autre région de l’Afrique). L’autre a trait à la discipline (Deux biologistes ou deux mathématiciens par exemple ne doivent pas se succéder comme SG du CAMES).

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Pour notre source, le défunt Bertrand Mbatchi étant biologiste et de l’Afrique centrale, si les deux critères devraient être normalement appliqués, son remplaçant ne devrait ni être biologiste, ni de l’Afrique centrale. Et, précise notre interlocuteur, ces deux critères devraient figurer clairement dans l’appel à candidature.

Mais, déplore-t-il, l’appel à candidature n’a nullement fait mention de ces critères. Ce qui signifie que les candidatures sont ouvertes à tous les pays. Ce qui a fait que le Tchadien (de la même zone que le Professeur Bertrand Mbatchi) et la béninoise (de la même discipline que le défunt SG) ont candidaté. « Normalement, si on doit appliquer la rotation, on doit dire : cette fois-ci, c’est le tour de l’Afrique de l’Ouest donc c’est ouvert uniquement aux candidats de l’Afrique de l’Ouest. On ne se serait pas investi autant », déplore-t-il.

En effet, l’équipe de campagne du Professeur Ali Souleymane Dabye a sillonné beaucoup de pays pour solliciter leur soutien. Selon cette source proche de sa campagne, les experts ont donné favori le candidat tchadien, car « il répondait à tous les critères » et a obtenu les promesses de beaucoup de pays. « On a perdu mais il n’a pas été battu », philosophe notre interlocuteur qui estime qu’il n’y a pas eu de vote et que c’est la politique qui a tranché.