BEIJING, 10 janvier (Xinhua) — Un article d’investigation du Quotidien du Peuple, journal phare du Parti communiste chinois, a appelé mercredi à des efforts conjoints de la Chine et de l’Afrique pour éradiquer la distribution de faux médicaments.

Le quotidien a réfuté les récentes affirmations selon lesquelles la Chine exporterait de faux médicaments anti-malaria vers l’Afrique.

Cependant, l’enquête du quotidien montre qu’une circulation endémique de faux médicaments existe bel et bien dans des pays africains tels que la Tanzanie.

La grave pénurie de médicaments et la pauvreté de la population ont fait de la Tanzanie un marché lucratif pour les importateurs et producteurs de faux médicaments, indiquent les autorités locales de régulation des produits pharmaceutiques.

M. Ugullum, directeur par intérim des autorités tanzaniennes chargées de la sécurité des aliments et des médicaments, a révélé que 20% des médicaments sur le marché tanzanien étaient des contrefaçons, malgré des procédures d’approbation et des inspections très strictes.

La plupart de ces produits pharmaceutiques proviennent de contrefacteurs, de trafiquants ou de contrebandiers en Afrique ou à l’extérieur du continent, selon ce responsable.

Les hôpitaux publics mènent des contrôles rigoureux sur leurs stocks de médicaments, mais beaucoup de cliniques et pharmacies privées importent des produits pharmaceutiques bon marché ou de qualité inférieure, voire des contrefaçons, notamment concernant les médicaments anti-malaria.

Gao Gang, vice-président de la Chambre de commerce chinoise d’import-export de produits médicaux et de santé, a indiqué que certains médicaments contrefaits contenaient des ingrédients en quantité insuffisante, que d’autres utilisaient illégalement la marque de sociétés tierces, et que d’autres encore étaient des produits non médicaux vendus pour un usage médical, voire des pilules composées uniquement de sucre ou de sel.

Les médicaments chinois anti-malaria tels que l’Artemisinin se sont bâti une solide réputation en Afrique en raison de leur efficacité et sont ainsi copiés par les producteurs de contrefaçons, selon le quotidien.

Les mauvaises conditions d’entreposage et d’utilisation des médicaments constituent un autre problème, car elles réduisent l’efficacité de ces derniers. He Wenping, président du Département des études africaines de l’Académie chinoise des sciences sociales, a indiqué que les médicaments anti-malaria devaient être stockés dans des conditions d’humidité et de température appropriées qui ne peuvent être remplies dans certains pays africains.

La Chine renforce ses efforts pour aider l’Afrique à lutter contre la généralisation des faux médicaments en mettant en place des technologies de reconnaissance et de traçabilité des médicaments.

En outre, les entreprises pharmaceutiques chinoises ont établi des partenariats avec les gouvernements africains et les distributeurs de médicaments sur le continent afin de faciliter le suivi des produits pharmaceutiques importés.