Une “réunion spéciale” sur le bassin du lac Tchad, repère du groupe islamiste nigérian Boko Haram mais aussi victime présumée du réchauffement climatique, se tiendra le 23 septembre en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, a indiqué jeudi à l’AFP une source onusienne.

“C’est une réunion spéciale sur le bassin du lac Tchad – à cheval entre le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun – qui sera présidée Ban Ki-Moon en présence des présidents Muhammadu Buhari, (Nigeria), Idriss Déby (Tchad), Mahamadou Issoufou (Niger) et Paul Biya (Cameroun)”, a déclaré à l’AFP, Toby Lanzer Coordonnateur humanitaire de l’ONU pour le Sahel.

“Changements climatiques, migrations, et violences en cours dans le bassin du lac Tchad”, seront notamment au menu de cette réunion, a-t-il précisé à l’AFP, à l’issue d’une conférence de presse à Niamey.

En prélude à cette réunion, M. Lanzer a séjourné durant trois jours dans la région nigérienne de Diffa (Sud-est), en proie à des attaques incessantes de Boko Haram et qui abrite quelque 300.000 réfugiés du Nigeria et des déplacés internes ayant fui les exactions du groupe.

Face au tarissement des financements pour ces réfugiés, M. Lanzer a promis de “plaider leur cause” devant les bailleurs de fonds invités à la rencontre.

“A Diffa, j’ai vu une population en détresse, qui a peur et qui est très fatiguée”, a lancé le responsable onusien lors de la conférence de presse. “Certains n’ont juste besoin d’un abri”, a-t-il noté.

“Neuf millions” de personnes vivant dans le bassin du lac Tchad sont “vulnérables” à cause “des exactions de Boko Haram”, a affirmé fin août à l’AFP, Laouan Magadji, ministre nigérien de l’Action humanitaire.

Plus de 60% des réfugiés et déplacés sont des enfants, notent les ONG. D’après l’ONU, le conflit de Boko Haram, qui a fait plus de 20.000 morts depuis 2009, a aussi engendré “la plus grande crise de déplacés en Afrique” avec plus de 2.4 millions de déplacés.

Fin juin, une douzaine d’ONG a appelé la communauté internationale à accroître l’aide financière pour aider le Niger à faire face à la crise humanitaire de Diffa. Elles ont notamment demandé aux Etats membres des Nations unies d’accroître les efforts diplomatiques et l’aide financière pour soutenir la réponse humanitaire au Niger, pays classé parmi les plus pauvres au monde.

Le bassin du lac Tchad est devenu le principal refuge des combattants islamistes. Les pays qui l’entourent ont mis en place, en juillet 2015, la Force multinationale mixte de 8.500 hommes opérant contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.