Ouvert le samedi 17 novembre à Addis-Abeba, le sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la réforme institutionnelle a fermé ses portes le dimanche 18 novembre 2018. Aux termes des assises, les chefs d’Etat et leurs représentants ont adopté quelques propositions faites par le président en exercice de l’UA, Paul Kagamé.

Mandaté par ses pairs en 2016 pour réformer l’institution continentale, Paul Kagamé, président rwandais a fait des propositions y relatives en 2017. C’est dans ce cadre que le XIe sommet extraordinaire de l’Union africaine a été convoqué le samedi 17 novembre à Addis-Abeba. Lors de cette rencontre qui a vu participation d’une quinzaine de chefs d’Etat africains et leurs représentants, plusieurs points concernant la réforme institutionnelle de l’UA ont été abordés. Quelques points ont été adoptés, certains rejetés et d’autres renvoyés au prochain sommet.

La réforme de la Commission

La Commission de l’Union africaine a été réformée notamment avec la réduction du nombre des commissions de huit à six. La commission paix et sécurité fusionne avec les affaires politiques et la commission commerce et industrie intégrée dans celle des affaires économiques. Cela dans l’optique de faire des économies. Les nouveaux commissaires seront sélectionnés selon une phase de présélection et leur élection sera par les Etats contrairement à la proposition de Paul Kagamé qui a consisté à la nomination des commissaires par le président de la Commission. Toutefois, le réformateur s’est réjoui : « Aujourd’hui, nous avons lancé la Commission de l’UA sur une trajectoire plus performante, avec des effets bénéfiques qui se feront sentir pendant des décennies », a déclaré Paul Kagame.

La sanction des Etats

Les membres de l’UA se sont accordés sur le principe de durcir les sanctions contre les Etats qui ne payent pas ou ne versent pas à temps leurs cotisations pour le fonctionnement de l’institution. Un nouveau barème de sanctions allant à la suspension de la participation d’un Etat aux travaux de l’organisation continentale. « L’exercice budgétaire touche à sa fin mais nous n’avons perçu que 50% des contributions », a regretté Moussa Faki Moussa, le président de la Commission de l’Union selon Jeuneafrique.

La réintégration du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) à l’Union africaine a été validée.

Les points sur les barèmes des donateurs de l’UA, la taxe de 0,2% sur les importations ont été renvoyés. Pour  Pierre Moukoko Mbonjo, chargé des réformes de l’UA, « Ce sommet a été à la hauteur des attentes. Je dirai même plus que ça. »

Ce sommet extraordinaire a été considéré comme celui de la dernière chance pour Paul Kagamé pour la question des réformes. Son mandat en président de l’Union africaine expirera début 2019.