Des rebelles ont tué mercredi sept villageois dans le nord-ouest de la Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du monde et en guerre civile depuis neuf ans, ont affirmé jeudi à l’AFP un sous-préfet et un député de la région.

Des hommes armés des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation), l’un des plus puissants parmi une multitude de groupes rebelles ou simplement prédateurs qui terrorisent les populations, ont attaqué dans la nuit le village de Ndanga, à plus de 500 km au nord-ouest de Bangui, a dit à l’AFP Jean-Ulrich Sembekpanga, le sous-préfet de cette zone toute proche de la frontière tchadienne.

“Ils ont tiré sur la population et ont tué sept personnes, six autres ont été blessées”, a précisé également par téléphone à l’AFP Bernard Dillah, député de Ngaoundaye, une ville proche de Ndanga, qui accuse aussi les 3R. Le sous-préfet a confirmé ce bilan, ajoutant que les assaillants ont pris la fuite à l’arrivée de militaires en emmenant un homme en otage avec eux.

Une énième guerre civile a éclaté en Centrafrique en 2013 quand une rébellion dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé, et que le camp du chef de l’Etat déchu a lancé en représailles des milices d’autodéfense à majorité chrétienne et animiste, les anti-balakas. Les combats entre ces groupes, dont les civils ont été les principales victimes, ont culminé en 2018 avant que la guerre civile, jusqu’alors très meurtrière, ne baisse d’intensité.

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Anti-balakas et Séléka ont tous deux été accusés par l’ONU de crimes de guerre et contre l’humanité. Les groupes armés issus des deux camps se sont ensuite partagé plus des deux tiers de la Centrafrique jusque début 2021. Les 3R, des ex-Sélékas, ont rejoint la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui a lancé en décembre 2020 une vaste offensive contre Bangui pour tenter de renverser le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra.

Ce dernier a appelé Moscou à la rescousse d’une armée démunie et mal entraînée et des centaines de paramilitaires russes sont venus en renfort de centaines d’autres présents depuis 2018 pour l’aider rapidement à repousser la rébellion et d’autres groupes armés hors de la plupart des territoires qu’ils occupaient. Sans pour autant réinstaller durablement l’autorité du pouvoir central dans certaines zones reculées de ce vaste pays. Les rebelles et gangs criminels continuent de commettre des crimes contre les civils et de harceler ça et là les forces de sécurité et leurs alliés russes – des “mercenaires” de la société privée de sécurité Wagner selon l’ONU. Ces derniers, comme les militaires centrafricains et les groupes armés, sont régulièrement accusés par les Nations unies et des ONG internationales de crimes et exactions contre les populations.

Source : AFP