YAOUNDE, 12 novembre (Xinhua) — Empêtré dans l’incapacité à mettre un terme aux violences et à l’insécurité qui persistent en Centrafrique plus de sept mois après la chute du régime de Franç ois Bozizé le 24 mars, le pouvoir de Michel Djotodia multiplie les accusations de tentatives de déstabilisation contre le président d échu en exil à l’étranger.

Deux semaines après une attaque de Bouar (Nord) fin octobre par des individus armés assimilés aux anti-balakas, groupes d’autodéfense villageois créés à l’époque du pouvoir de Bozizé pour lutter contre les groupes armés communément appelés “coupeurs de route”, le porte-parole de la présidence, Guy Simplice Kodégué, a attribué la responsabilité de cet acte à ces milices qu’il dit instrumentalisées par l’ancien régime.

Dans une mise en cause des “velléités guerrières de ceux-là qui perdu le pouvoir”, M. Kodégué, qui avait déjà servi auparavant aux côtés du défunt président Ange-Félix Patassé renversé par Fran çois Bozizé en mars 2003, a, lors d’une conférence de presse lundi à Bangui, a affirmé que “cette attaque de Bouar illustre bien plus que (…) c’est une nouvelle rébellion en gestation”.

Une cinquantaine de personnes dont cinq ex-rebelles de la Sél éka avaient été tuées lors de cette attaque du 26 octobre à Bouar soldée par près de huit heures de violents combats entre les assaillants et les forces de défense et de sécurité au sein desquelles a été intégrée une partie de ex-combattants de l’ex-ré bellion qui s’est emparée du pouvoir le 24 mars à Bangui, selon le bilan officiel.

“Sous couvert des fameux groupes, il y a des actions de sabotage du processus de transition en cours avec des armes lourdes, du matériel transporté par avion. Leur coup à Bouar a é choué. Ils avaient été repoussés par une colonne de 200 militaires FACA (Forces armées centrafricaines, l’armée régulière, NDLR). Certains avaient pris la direction de Garoua-Boulaï au Cameroun, d’autres celle de Bozoum (Nord-Ouest)”, a laissé entendre Guy Simplice Kodégué dans un entretien téléphonique mardi à Xinhua.

Plus de 10.000 habitants de Bouar, une ville de 30 à 40.000 personnes, s’étaient réfugiés dans des paroisses de l’Eglise catholique de la région pour fuir les affrontements. A en croire le porte-parole de la présidence, “ces gens sont rentrés chez eux. La vie a repris. Les écoles sont rouvertes. Les services fonctionnent”, des déclarations qui restent à confirmer.

Dans la confusion créée par une redoutable circulation d’armes à Bangui, un groupe de plus de 60 anti-balakas (entendez anti-machettes) a réussi à pénétrer dans la capitale, selon M. Kod égué. “Les services travaillent, dit-il. Il va y avoir des arrestations”.

Alors qu’un grand nombre de FACA a pu regagner les rangs, “la majeure partie reste en brousse. Ils se cachent et organisent des opérations de déstabilisation”, rapporte-t-il en outre.

En vue de sécuriser la capitale, les ex-rebelles de la Séléka assimilés aux forces de défense et de sécurité mènent des opé rations dites de démantèlement de caches d’armes qui ont été marqu ées par l’assassinat dimanche de l’ex-aide de camp de Bozizé, Tanguy Touaboy, par ces hommes en armes, un drame considéré par M. Kodégué comme “un dommage collatéral” des actions évoquées.