BANGUI, 19 septembre (Xinhua) — Les autorités centrafricaines confirment l’arrestation lundi à Bertoua au Cameroun du chef rebelle Abdoulaye Miskine, fondateur du front démocratique du peuple centrafricain (FDPC), mais affirment n’avoir émis aucun mandat d’arrêt contre « cet acteur majeur du processus politique en cours », selon le porte-parole de la présidence Guy Simplice Kodégué.

« On attend de savoir ce qui s’est passé à Bertoua (Est du Cameroun, NDLR) et a permis l’arrestation d’Abdoulaye Miskine », a déclaré jeudi à Xinhua à Bangui M. Kodégué, laissant entendre que le pouvoir du président de la transition en République centrafricaine (RCA) Michel Djotodia allait examiner le dossier en utilisant les canaux diplomatiques avec le gouvernement camerounais.

De son vrai nom Martin Koumtamadji, le général Abdoulaye Miskine, signataire d’un accord de cessez-le-feu avec l’ex-régime centrafricain de François Bozizé en février 2007 sous le parrainage du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, n’était pas partie prenante de l’accord de paix de Libreville dé février 2013, même s’il combattait avec sa rébellion le pouvoir sortant.

Resté également en retrait de la prise du pouvoir du 24 mars de Michel Djotodia et son ex-alliance rebelle de la Séléka, il était cependant en négociation à travers la branche politique de son mouvement armé avec les nouvelles autorités de Bangui qui le considèrent malgré tout comme un acteur majeur du processus de relance de la RCA, à en croire le porte-parole de la présidence.

Avec le président de la transition, le leader du FDPC a échangé une seule fois au téléphone en mai, date à laquelle une attaque avait été menée contre ses positions à la frontière entre la RCA et le Cameroun, apprend-on.

Blessé à cette occasion, le chef rebelle s’était réfugié avec une partie de ses hommes sur le territoire camerounais où il vient d’être arrêté à Bertoua et incarcéré après son transfert dans une cellule des services de renseignements à Yaoundé, selon les informations recueillies à bonne source.

Depuis l’arrivée de l’ex-Séléka au pouvoir, les autorités camerounaises ont dénoncé une série d’attaques parfois meurtrières contre leurs forces de l’ordre et de défense dans l’Est. Un des membres de cette ex-rébellion présumé coupable du meurtre d’un officier de police du pays après son enlèvement a été récemment extradé vers Yaoundé, pour un éventuel procès.

Pour Bangui, Abdoulaye Miskine ne représentait pas une menace au plan militaire, mais son absence du processus politique en cours était jugée gênante. Il n’était pas bien vu du gouvernement tchadien, à cause de la présence dans ses rangs d’ex-rebelles opposés au régime d’Idriss Deby Itno, informe-t-on par ailleurs dans la capitale centrafricaine.