ABUJA – Le président soudanais Omar el-Béchir est arrivé dimanche au Nigeria où il doit participer à un sommet africain malgré un mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre au Darfour.

Le dirigeant soudanais a atterri en fin d’après-midi à Abuja, la capitale, à la veille de l’ouverture du sommet de l’Union africaine consacré aux maladies infectieuses.

Il a été accueilli par le ministre de la Police, Caleb Olubolade.

Le Nigeria s’est distingué de manière honteuse en devenant le premier pays d’Afrique de l’ouest à accueillir le président soudanais qui fuit la CPI, a déclaré une responsable de Human Rights Watch (HRW), Elise Keppler.

L’ONG avait appelé samedi le Nigeria à empêcher le président Béchir d’assister au sommet d’Abuja ou de l’arrêter s’il s’y rendait.

Le Nigeria est partie à la CPI qui a émis en 2009 des mandats d’arrêt contre le président soudanais pour crimes contre l’Humanité, génocide et crimes de guerre dans le conflit de la province soudanaise du Darfour, déclenché en 2003.

Il est théoriquement obligé d’arrêter toute personne recherchée par la CPI se trouvant sur son territoire.

Le gouvernement nigérian a violé ses obligations au titre du droit international, a ajouté à l’AFP Chino Obiagwu, président de l’ONG Coaliltion du Nigeria pour la CPI.

L’Union africaine a appelé ses membres à ignorer les mandats d’arrêt de la CPI qui n’a jusqu’à présent inculpé que des Africains pour des crimes survenus en Afrique.

Certains pays, comme le Tchad, Djibouti ou le Kenya ont autorisé ses visites, mais d’autres, comme le Botswana, l’Afrique du Sud ou l’Ouganda, ont fait en sorte que M. Béchir ne pose pas le pied sur leur territoire

Mme Keppler a ajouté que la visite du président Béchir à Abuja était une insulte aux victimes du Darfour.

Le gouvernement nigérian n’a pas fait de commentaire.

(©AFP / 14 juillet 2013 20h05)