Le choix de culture est pour le moins original, ambitieux et tout à fait novateur en Corse…

Pauline Genthial et Marie-Josée Mondoloni ont fait le pari de développer sur l’île, à Sotta pour l’une et à Olmeto pour l’autre, la production de la spiruline, cette micro-algue bleu-vert, connue notamment pour ses nombreuses vertus nutritives ! Pas un remède miracle, mais un « super-aliment » concentré en protéines (+ de 60 % !), en minéraux et oligo-éléments, en acide gras essentiels et en vitamines (A, B1, B, B5, B8, B9, B12, E, K et D), originaire d’Afrique (lac Tchad) et d’Amérique-du-Sud (lacs Tex coco), qui a prouvé son efficacité dans le traitement de la malnutrition dans les pays sous-développés. L’occident a redécouvert ses bienfaits dans les années 70 et sa consommation comme complément alimentaire s’est depuis largement généralisée. Detox, énergisante, antioxydante… Les femmes et les sportifs la plébiscitent tout particulièrement. Mais au-delà, c’est son mode de production respectueux de l’environnement et peu coûteux en énergie qui a séduit les deux productrices de spiruline labellisée 100 % corse… Et bio !

Une algue à forte valeur nutritive

L’aventure a commencé il y a moins d’un an pour l’une comme pour l’autre, avec des motivations qui relèvent plus de la passion que du mercantilisme : « J’ai toujours consommé de la spiruline pour mon bien-être mais c’était de la spiruline industrielle. Ma rencontre avec un producteur du Sud de la France m’a donné envie de me former au métier de spirulinier et de l’exercer en Corse. Je suis rentrée dans une unité professionnelle au lycée agricole d’Hyères où on m’a appris ce métier très particulier »,explique Marie-Josée Mondoloni, qui a ouvert les portes de sa ferme aquacole d’I Saparelli au printemps dernier. Pauline, qui a fréquenté le même centre à Hyères, a voulu, à travers cette nouvelle activité, renouer avec ses racines, sa terre et son amour pour l’eau et la nature. « C’est d’abord par curiosité que je m’intéresse à la spiruline et me passionne au fur et à mesure en découvrant de quoi est capable cet être microscopique ». Elle installe son bassin de 100 m2 sur un terrain familial à Sotta, où le soleil et la chaleur, indispensables au développement de l’algue, seront les meilleurs alliés de Pauline ! « L’algue se multiplie à une très grande vitesse dès que la température dépasse 30 degrés. L’ensoleillement favorise la photosynthèse qui optimise la concentration des vitamines et phytonutriments, qualités premières de la spiruline », précise la jeune productrice. L’activité du spirulinier s’étend du printemps à l’automne. Chez Pauline comme chez Marie-Josée, la spiruline est cultivée, récoltée et transformée à la ferme, sans pesticide, sans fongicide et sans herbicide. Le produit est garanti 100 % spiruline et sans ajout de colorant, ni conservateur. Chaque lot est d’ailleurs soumis à une analyse bactériologique effectuée par un laboratoire indépendant afin de garantir la meilleure qualité au produit, comme le préconise la fédération des spiruliniers de France.

Un climat adapté

La récolte 2012 a été très bonne. Signe que le climat de l’île est parfaitement adapté à la production de cette algue. Celle-ci est d’ailleurs relativement simple. Marie-Josée Mondoloni détaille sa méthode : « J’ai tout d’abord monté un bassin d’eau douce de 130 m2 de long, un laboratoire, un pressoir et une zone de séchage. Deux autres bassins suivront. On travaille sur 400 m2 de bassins avec des bâches de polypropylène alimentaire, protégés de la pluie et de la poussière par un tunnel de culture qui permet aussi à l’eau de gagner quelques degrés appréciables au printemps et en automne. Légèrement salée l’eau circule grâce à une roue à aube équipée de filtres qui assurent une excellente hygiène ».Sa production était notamment présente dans les foires et les marchés de producteur et se trouve également dans les magasins spécialisés.

En poudre ou paillette, Pauline vend quant à elle sa production à la ferme et bientôt sur Internet. En attendant, ses produits sont également disponibles aux Petites Halles, route de Tenda à Porto-Vecchio. Toutes deux espèrent faire connaître leur petite algue aux grandes vertus… Il suffit d’y goutter pour y prendre goût !

Source : Corsematin.com