L’Elysée a été saisi en début janvier 2013 d’une demande de «visite de travail» visant une mission économique du président camerounais. Présentement en séjour privé en Suisse, le chef de l’Etat est suspendu à une confirmation des autorités françaises, laquelle devrait être favorable.

Le président de la République du Cameroun devrait déposer ses valises à Paris le 30 janvier 2013. Du moins, si à la date du 25 janvier courant, le gouvernement français entérine – via courrier officiel de l’Elysée tel que prévu – le projet de calendrier élaboré entre le cabinet civil de la présidence de la République camerounaise et le bureau Afrique du Medef (le principal regroupement patronal français) mis en mouvement par des lobbyistes occidentaux ayant leurs habitudes à Yaoundé. Le lieu d’encrage de cette visite est fixé au siège du Medef situé dans le VIIe arrondissement de Paris.

C’est à cet endroit que Paul Biya rencontrera des patrons français dont, certains faisant partie du Cac 40 [les quarante entreprises françaises les plus cotées en bourse]. Mais aussi le ministre français en charge de la Coopération. Car l’Agence française de développement (Afd) qui agit sous sa férule a suspendu en octobre 2012, ses financements  pour l’approvisionnement en eau courante dans la ville de Yaoundé en même temps que la banque européenne d’investissement (Bei).

L’arrêt de ces décaissements aurait créé selon le Magazine Jeune Afrique, édition du 23 décembre 2012, un gap de 100 millions d’euros (environ 65 milliards de Fcfa) qui a poussé la Camerounaise des eaux à durcir la politique du rationnement de la distribution d’eau courante en vigueur dans la capitale camerounaise. Le Messager a appris des sources diplomatiques que l’objet principal de la mission économique que conduira certainement le président camerounais en terre française porte en effet sur la question de l’eau et de l’énergie. Et au secondaire, sur les questions d’infrastructures routières et d’exploitation minière.

Les mêmes sources affirment également que la possibilité d’une « rencontre au sommet » -s’inscrivant dans le cadre de la courtoisie diplomatique – au palais de l’Elysée entre le chef d’Etat français et son homologue camerounais est fortement envisagée au cours de cette visite. Du moins, que la France n’y voit pas d’inconvénient. Ce d’autant que François Hollande en profiterait pour prolonger avec le président Biya les échanges entamées à Kinshasa en marge du sommet de la Francophonie en octobre 2012 au sujet des questions de démocratie et de droits de l’homme. Et pourquoi pas, de la crise en Centrafrique.

Si cette mission économique voulue par Yaoundé qui l’avait au départ programmée en fin novembre 2012 aboutit -ce qui est plus que probable- ce serait l’issue d’une longue démarche entamée au cours de l’été dernier, mais qui s’était toujours heurtée à un modeste enthousiasme du nouveau président français [Hollande a été élu en mai 2012, ndlr] à recevoir très vite Biya moins coté que certains de ses homologues africains dont les pays ont vécu une alternance politique ces derniers temps.

Yaoundé voyait alors d’un mauvais œil une visite de travail de Paul Biya à Paris sans une entrevue « de courtoisie » avec le président français. Après l’annonce de cette brise quelques questions reviennent. Paul Biya retournera-t-il à Yaoundé avant sa visite de travail ? Ou alors, imbriquera-t-il celle-ci dans son court séjour privé en Europe entamée le 8 janvier dernier ?

 

Source : Camer.be