En marge du Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique qui aura lieu le 6 et 7 décembre à Paris, de nombreux événements autour des relations économiques entre l’Afrique et la France se tiennent dans la capitale. Objectif : relancer le partenariat économique.

En France, la semaine du 2 décembre est celle de l’Afrique. Sur fond “de prise de conscience de l’énorme potentiel économique africain”, l’objectif pour la France est d’être “dynamique et offensive” et “de doubler les clux commerciaux avec l’Afrique”, comme le souligne Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique et publiée dans le n°2760 actuellement en kiosques (daté du 1er au 7 décembre). À l’occasion du Sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique – les 6 et 7 décembre -, le chef de l’Etat français a en effet souhaité accorder une large place aux questions économiques. Le ministère de l’Économie et des Finances organise ainsi, en collaboration avec Medef International, un grand forum économique consacré au partenariat entre les entreprises africaines et françaises. L’événement, qui aura lieu le 4 décembre à Bercy, rassemblera quelques 600 participants.

Secteur privé

Parmi eux, 560 chefs d’entreprises et représentants d’organisation régionales comme André Fotso, le président du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), Mohamed El Kettani, le PDG du marocain Attijariwafa Bank ou encore Dominique Lafont, le président de Bolloré Africa Logistics. Ainsi que les chefs d’État français, ivoirien, sénégalais et tanzanien. Alors que le nombre d’entreprises françaises actives en Afrique est estimé à 62 000, le problème des coûts générés par des infrastructures inefficaces ou inexistantes pèse lourdement sur les échanges entre la France et le continent. Les thèmes abordés porteront sur la demande locale et ses nouvelles caractéristiques ainsi que sur les moyens de valoriser l’offre africaine en termes d’infrastructures et de capital humain pour poser les bases d’un nouveau partenariat des secteurs privés africain et français.

Au cours de cette journée, la Commission présidée par Hubert Vedrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, remettra à Pierre Moscovici, son rapport sur la refondation des relations entre l’Afrique et la France. Il rendra compte des atouts des entreprises françaises en Afrique : des atouts qui se fondent sur des flux économiques, financiers, humains, technologiques, et qui devraient permettre la mise en place d’un nouveau partenariat “gagnant-gagnant” afin que les croissances économiques françaises et africaines puissent profiter l’une et l’autre.

 

Alors que les risques économiques et financiers sur le continent ont auparavant été surestimés, “le risque aujourd’hui [pour les entreprises françaises] c’est de ne pas y être”, a expliqué Philippe Gautier, directeur général adjoint de Medef International, lors d’un briefing de présentation du forum économique.

Le potentiel économique africain sera le thème principal d’un autre forum en marge du Sommet : “Forum Afrique : 100 innovations pour le développement durable”, une initiative lancée par Pascal Canfin, le ministre délégué chargé du développement. L’événement entend soutenir la diffusion d’innovations pour le développement durable, portées par des innovateurs africains, dans de nombreux domaines : santé, environnement, agriculture, sécurité alimentaire, éducation, égalité femmes-hommes, nouvelles technologies ou encore l’appui aux entreprises. Il permettra aux 100 innovateurs sélectionnés de présenter leurs projets et de les mettre en relation avec des partenaires financiers, des créateurs d’entreprises, des scientifiques, des ONG…

Chinafrique

La question d’une alliance économique entre la France, la Chine et l’Afrique, sera abordé au cours de la rencontre annuelle des HEC Executive Clubs Afrique. Une question centrale alors que la position de la France en Afrique recule au profit d’autres acteurs. En Algérie, la France a ainsi récemment perdu sa place de premier fournisseur au profit de la Chine. “La France a des moyens limités par rapport à la Chine, mais des atouts considérables dans certains secteurs”, estime Philippe Gautier. Des experts viendront apporter un éclairage sur les échanges entre les secteurs économiques de ces trois pays, ainsi que sur les moyens de les développer.

Les partenariats économiques – bilatéraux et multilatéraux – seront eux-aussi à l’ordre du jour lors de la cinquième édition du forum EMCC (Euro-Mediterranean Competitiveness Confederation), le 5 décembre, sur le thème de la colocalisation en Méditerranée – un concept reposant sur le redéploiement des chaînes de valeur et de production à l’échelle de la Méditerranée, avec la création d’entreprises communes, les investissements croisés de cotraitance et les coproductions impliquant des migrations professionnelles circulaires du Sud vers le Nord comme du Nord vers le Sud. Le Forum, qui réunit des entrepreneurs des deux rives, portera sur les différents secteurs de la colocalisation et les conditions dans lesquelles elle peut se concrétiser.

Source: JEUNE AFRIQUE