Les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye se sont réunis mercredi dans la capitale nigérienne Niamey pour discuter de la situation sécuritaire en Libye et dans la sous-région, a constaté sur place un correspondant de Xinhua.

Présidée par le ministre nigérien des Affaires étrangères Ibrahim Yacoubou, cette 9e réunion ministérielle s’est déroulée en présence des chefs de la diplomatie de l’Algérie, de l’Egypte, de la Tunisie, de la Libye, du Tchad et du Soudan, a précisé le ministère nigérien des Affaires étrangères.

Le chef de la Mission d’appui des Nations Unies pour la Libye (MANUL), Martin Kobler, l’envoyé spécial de l’Union africaine pour la Libye, Jakawa Kikwete, le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, ont également participé à cette réunion.

Les discussions devaient porter sur une évaluation de la menace et de la persistance de la crise en Libye, ainsi que ses répercussions sur la sécurité et la stabilité sur les pays voisins. On indiquait de source proche de l’organisation que l’objectif est de mettre en place, à l’issue de cette réunion, un dispositif permettant de faire face à la menace que constitue l’Etat islamique (EI), présent en Libye.

Les ministres devraient également décider de mesures d’accompagnement aux institutions de transition et au peuple libyen en vue de parvenir à la paix, à la stabilisation et à la consolidation de l’unité nationale libyenne.

Ce cadre de concertation et d’action et de soutien coordonné a été mis en place par les pays voisins afin d’accompagner la Libye et le peuple libyen vers la stabilisation de la situation sécuritaire et politique du pays.

Après la chute en 2011 du régime de Moammar Kadhafi, la Libye a sombré dans un climat d’instabilité politique et sécuritaire. L’Etat central n’existe presque plus. Le sud du pays est devenu un véritable sanctuaire pour les terroristes et autres trafiquants de drogue et d’armes, qui constituent une menace pour les pays voisins.

Face au chaos libyen, le président nigérien Mahamadou Issoufou n’a de cesse d’appeler “ceux qui sont à la base de cette situation de contribuer à la réparer”.

“Il faut que les Français, les Américains, les Britanniques soient en première ligne pour réparer les dégâts qu’ils ont causés. Qu’ils assurent enfin le service après-vente. Bien sûr, les pays voisins seront là aussi pour les aider, et le Niger prendra sa part”, a-t-il dit.

Le Niger partage avec la Libye une frontière d’environ 400 kilomètres qui est devenue, depuis la chute de Kadhafi, le refuge de groupes terroristes de tout poil.

Par ailleurs, cette réunion s’est tenue à un moment où le Niger a subi en moins de deux semaines trois attaques terroristes meurtrières avec l’enlèvement d’un ressortissant américain dans le nord-ouest du pays, frontalier du Mali.