Neuf anciens présidents africains et l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ont exprimé leurs inquiétudes sur la situation politique en République démocratique du Congo (RDC), selon un communiqué conjoint publié vendredi.

Dans ce communiqué plaidant en faveur d’une transition pacifique et démocratique en RDC, les anciens dirigeants se disent “consternés”, et s’alarment de la non tenue des élections.

Kofi Annan, Thomas Boni Yayi du Bénin, John Kufuor et John Mahama du Ghana, Thabo Mbeki de l’Afrique du Sud, Benjamin Mkapa de Tanzanie, Festus Mogae du Botswana, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Pedro Pires du Cap-Vert et Cassam Uteem de l’Ile Maurice s’inquiètent “que l’accord politique conclu entre la majorité et l’opposition le 31 décembre dernier, qui a permis d’éviter un désastre, ne soit pas respecté”.

“Le non respect de cet accord mine la possibilité d’une transition non violente, or, les élections sont la seule option pour résoudre la crise de légitimité dont souffrent aujourd’hui les institutions politiques congolaises”, affirment ces ex-dirigeants africains dans leur communiqué.

Kofi Annan et ces neufs anciens chefs d’Etat africains appellent donc la RDC, mais aussi la communauté internationale, à fournir toutes les ressources pour organiser ces élections d’ici la fin de l’année. Ils mettent aussi en garde, affirmant que si la crise actuelle n’est pas résolue, elle aura des conséquences sur tout le continent africain.

Pour sa part, le porte-parole de la majorité présidentielle, André-Alain Atundu, a qualifié ce communiqué d'”injuste et partial” avec le pouvoir congolais.

“Je ne pense pas que ce genre de communication publique soit la meilleure voie pour s’adresser à un chef de l’Etat qui a certainement des éléments dont ils ont besoin pour pouvoir donner un jugement beaucoup plus nuancé et motivé”, a-t-il déclaré.

La situation politique demeure très volatile depuis l’expiration du mandat de l’actuel président Joseph Kabila en décembre dernier. Les deux dialogues engagés, successivement par l’Union africaine et les évêques de l’Eglise catholique, n’ont pas résolu la crise car une partie de l’opposition a refusé de prendre part au gouvernement de transition, qui doit organiser les élections à la fin de l’année.