Bruxelles – Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, pourra se rendre dans l’Union européenne malgré les sanctions qui le lui interdisent, s’il voyage pour représenter l’Union africaine dont il vient de prendre la présidence, a indiqué une porte-parole mardi.

En effet, M. Mugabe est visé par une interdiction de voyager. Mais cette interdiction sera levée quand il se déplacera en sa qualité de président de l’Union africaine, a déclaré Catherine Ray, porte-parole du service diplomatique de l’UE, lors d’un point de presse.

L’autocrate de près de 91 ans, au pouvoir depuis l’indépendance du Zimbabwe en 1980, a été désigné vendredi pour un an à la tête de l’UA lors d’un sommet à Addis Abeba.

L’UE a commencé en 2013 à normaliser ses relations avec le Zimbabwe, levant la plupart des sanctions imposées depuis 2002 pour protester contre la violence politique et les atteintes aux droits de l’homme dont elle accusait le régime de Mugabe.

Mais les Européens ont maintenu l’inscription de M. Mugabe et de son épouse sur une liste noire de personnalités interdites de visa pour l’UE et dont les avoirs sont gelés en Europe.

M. Mugabe avait boycotté en avril 2014 un sommet UE-Afrique à Bruxelles, malgré une invitation européenne spéciale, car un visa avait été refusé à son épouse.

Interrogée sur le statut de celle-ci lors des futurs déplacements de M. Mugabe en tant que président de l’UA, Mme Ray a indiqué que la levée temporaire de l’interdiction de voyager s’applique à M. Mugabe (…) lorsqu’il effectue des missions internationales.

Toutefois, M. Mugabe n’aura a priori pas l’occasion de faire le voyage de Bruxelles pendant sa présidence. Aucune rencontre UE-Afrique n’est prévue en 2015, selon le service diplomatique de l’UE.

Les collèges des commissaires de l’UE et de l’UA doivent se réunir le 22 avril à Bruxelles, mais cela ne concerne pas M. Mugabe. La réunion sera dirigée par les présidents des deux instances, Jean-Claude Juncker et Nkosazana Dlamini-Zuma.

(©AFP / 03 février 2015 18h41)