RABAT, 13 janvier (Xinhua) — Selon un rapport de la Banque africaine de développement, les économies africaines progressent d’une manière plus rapide que les autres continents, notamment après l’essoufflement des économies asiatiques. A cet égard, sur les 54 pays africains, 26 ont désormais atteint le statut de pays à revenu intermédiaire.

D’après la dernière édition de la revue du groupe Financial Times, FDI Intelligence, le Maroc devient le 2ème pays le plus attractif en termes d’investissements directs étrangers (IDE) sur le continent africain, après l’Afrique du Sud et devant l’Egypte. FDI intelligence a analysé, dans un rapport intitulé “African Countries of the Future 2013/14” (Pays africains du futur 2013/14), plusieurs facteurs dont le potentiel économique, l’environnement de travail et les conditions salariales, la compétitivité, les infrastructures ou les facilités business.

Le Maroc se classe également deuxième dans la catégorie Infrastructure et quatrième en “convivialité” dans le travail. En 2013, le Nigeria et le Botswana font leur entrée dans le top 10. L’Afrique du Sud attire près d’un cinquième des investissements directs étrangers de tout le continent. En 2012, les IDE dans le pays se sont élevés à 4,6 milliards de dollars et ont permis la création de 14 000 emplois. En dépit d’une baisse de 17% de ses investissements directs étrangers, le Maroc s’est tout de même octroyé en 2012, 8,3% de la part du gâteau du continent. Il a drainé 2,84 milliards de dollars d’investissements directs étrangers et retrouve son niveau d’avant la crise mondiale. Le Maroc, à lui seul, a accaparé 25% des IDE destinés aux cinq pays de l’Afrique du Nord.

Première destination en Afrique du Nord pour l’année 2012 pour les IDE entrants et premier investisseur en Afrique francophone, le Maroc dispose de plusieurs atouts pour être le moteur-clé d’une dynamique régionale. Selon les données du ministère marocain de l’Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies, le Maroc a pu, en 2012, drainer 32 milliards de dirhams (1 dollar équivaut à 8 dirhams) d’IDE, dont 26% a été captés par l’industrie.

Pour Ahmed Fassi Fihri, président de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), le Maroc attire des investisseurs “qui viennent pour gagner des points de compétitivité, en produisant au Maroc et en réexportant à partir du Maroc”. M. Fassi Fihri a noté que les recettes des IDE entrants, au titre de la période 2010-2012, se sont chiffrées à 30 milliards de dirhams, ce qui représente un “saut quantitatif important depuis l’année 2000”. En 2012, ce sont 70 projets marocains qui ont attiré les capitaux étrangers, ce qui permet au pays d’afficher une croissance des IDE de 10% par rapport à 2011.

Certaines niches au Maroc continuent plus que d’autres d’attirer autant les investisseurs. Premier pôle à s’illustrer, celui de la banque/finance qui s’est taillé la plus grande part au niveau des flux de capitaux étrangers. Le secteur a en effet capté pas moins de 932 millions d’euros bruts d’IDE, dynamisé par des arrivées massives d’investissements opérées par plusieurs groupes français, et qui ont intégré à bras-le-corps le secteur bancaire marocain. L’autre secteur qui a également continué à bénéficier de l’arrivée massive d’IDE est celui du tourisme. Les cours élevés du pétrole ont aussi poussé de nombreux opérateurs étrangers à venir tenter leurs chances dans le désert marocain. De nouvelles licences d’exploration pétrolière ont ainsi été délivrées. Mais c’est dans le domaine des énergies propres que les investisseurs sont les plus attendus.

En effet, pour réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur (le pays importe plus de 90% de ses besoins énergétiques), le gouvernement marocain a décidé de réagir via une nouvelle stratégie. Près de 20% de la production électrique nationale devrait donc provenir de sources d’énergie alternatives, à commencer par le solaire et l’éolien.