Le gouvernement malien a invité le Royaume du Danemark à retirer immédiatement son contingent de forces spéciales déployé dans le pays au sein de la Force Takuba sans son consentement, selon un communiqué publié lundi par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, également ministre malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

Ce déploiement, indique le communiqué cité par Xinhua, est intervenu sans le consentement des autorités maliennes et “sans considération du Protocole additionnel” applicable aux partenaires d’opération européens.

Ce protocole, selon le document, a prévu “la conclusion d’un accord bilatéral entre la République du Mali et les pays partenaires” de cette opération devant suppléer au retrait de la force française Barkhane.

Bamako a donc appelé Copenhague à “retirer immédiatement” son contingent sans “préjudice des relations d’amitié et de coopération fructueuse” entre les deux pays. Le gouvernement malien a profité de l’occasion pour exprimer sa “gratitude” envers tous ses partenaires intervenant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Le 18 janvier dernier, le Danemark a annoncé le déploiement d’un contingent de 100 soldats au Mali dans le cadre du renforcement de l’unité de forces spéciales européennes Takuba. Selon un communiqué du ministère danois de la Défense, ce contingent doit contribuer “à stabiliser le Mali et certaines parties de la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso” et à assurer la protection des civils contre les groupes terroristes.

La Force Takuba est une force opérationnelle composée principalement d’unités des forces spéciales de plusieurs pays européens. Elle est placée sous commandement français et assiste les forces armées maliennes dans les opérations antiterroristes qu’elles mènent dans le pays.

Depuis 2012, le Mali est confronté à une profonde crise multiforme aux niveaux sécuritaire, politique et économique. Les insurrections indépendantistes, les incursions djihadistes et les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, malgré la présence des forces onusiennes (MINUSMA), françaises (Barkhane) et européennes (Takuba).