BAMAKO – Des habitants de Gao (nord-est du Mali) ont tué samedi un chef islamiste pour protester contre le meurtre d’un journaliste local qui venait d’être battu à mort par des islamistes, a appris l’AFP de sources concordantes.

Le journaliste Kader Touré a été battu à mort samedi par les islamistes qui lui reprochaient de travailler pour l’ennemi. Mécontentes, les populations de Gao ont tué un chef islamiste qui s’appelle Alioune Touré, a déclaré Mme Séma Maïga, adjointe au maire de Gao.

L’information a été confirmée par le directeur d’une radio privée locale, Idrissa Maïga. Kader Touré a été tué ce matin par les islamistes de Gao. En riposte, les populations ont lynché le chef islamiste Alioune Touré, a-t-il dit.

Gao est l’une des principales villes du nord du Mali, qui était totalement occupée depuis fin juin 2012 par les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ils se sont illustrés par leurs exactions, notamment des amputations d’hommes accusés de vol.

Les jeunes de Gao ont décidé de ne plus se laisser faire, en organisant une expédition punitive contre la +police+ islamique. Nous avons lynché et tué le chef de cette police. J’espère que le message a passé. La peur change de camp maintenant et ça vient de commencer, a expliqué Issa, un jeune enseignant de Gao.

Une grande partie des combattants islamistes avaient quitté la ville après des bombardements de l’aviation française au début de son intervention au Mali le 11 janvier pour y combattre les groupes islamistes liés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont le Mujao, qui avaient pris le contrôle de tout le nord du pays en 2012.

Des camps d’entraînements et des dépôts logistiques avaient notamment été la cible dimanche de bombardements par des avions de combat Rafale, selon les autorités françaises.

(©AFP / 19 janvier 2013 21h10)