NAIROBI, 27 juillet (Xinhua) — Au cours de sa visite qui vient de s’achever au Kenya, le président américain Barack Obama a dévoilé un plan d’un milliard de dollars visant à soutenir l’entrepreneuriat mondial, en particulier pour les femmes et les jeunes d’Afrique subsaharienne, un projet qui a grandement attiré l’attention de la communauté internationale.

Ce fonds d’un milliard de dollars et d’autres formes d’aide promises par Barack Obama au cours de sa visite de trois jours très médiatisée ont été salués par certains, mais d’autres ont émis des doutes sur la capacité de ce plan américain à apporter des changements concrets, étant donné le manque de résultats des divers plans d’aide des Etats-Unis au continent.

En juin 2013, M. Obama avait annoncé le lancement du plan Power Africa en déclarant que les Etats-Unis avaient affecté 7 milliards de dollars au projet en vue de fournir pour la première fois l’accès à l’électricité à 50 millions de personnes en Afrique subsaharienne.

Pourtant, deux ans après le lancement du projet, peu de progrès ont été réalisés sur le terrain, ont souligné dans un article publié en ligne Les Echos, l’un des plus prestigieux journaux français.

Bien qu’il soit indéniable que les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux aient apporté une aide massive à des pays en développement en Afrique et ailleurs ces dernières décennies (selon des estimations, l’aide totale de ces 50 dernières années atteindrait 2000 milliards de dollars), les plans d’aide n’ont souvent pas été à la hauteur des attentes, à l’exception de seuls certains d’entre eux en Asie orientale, selon certains observateurs.

L’écart considérable entre ce que les Etats-Unis promettent et ce qu’ils apportent véritablement à l’Afrique résulte en partie du manque de volonté de Washington à donner suite aux plans d’aide, car le continent importe peu pour les Etats-Unis d’un point de vue historique, a souligné John Campbell, un expert de l’Afrique du think tank américain Council on Foreign Relations.

Le mauvais usage des fonds est un autre facteur qui contribue aux résultats décevants des divers plans d’aide des Etats-Unis en Afrique.

Ainsi, les Etats-Unis ont affecté 80 millions de dollars à un projet de l’ONU de lutte contre le paludisme en Afrique en 2005. Une enquête interne a plus tard révélé que seuls 5% des 80 millions de dollars avaient servi à l’achat de moustiquaires et 1% à l’achat de médicaments tandis que le reste avait en grande partie servi à payer les salaires des employés et conseillers du programme.

Outre la mauvaise gestion stupéfiante du fonds, les procédures administratives dans les organisations d’aide occidentales laissent également moins de temps et d’énergie à leurs partenaires locaux en Afrique pour se concentrer sur les vrais problèmes.

Bien qu’il soit parvenu à rassembler près de 50 dirigeants africains à Washington lors d’un sommet sans précédent en août 2014, M. Obama devra faire plus s’il veut laisser une trace sur un continent où l’engagement des Etats-Unis a longtemps été remis en question.