Le Conseil de sécurité de l’ONU travaille sur des recommandations visant à renforcer les moyens de la Mission de stabilisation des Nations Unies au Mali (MINUSMA), a annoncé mercredi l’ambassadeur de France auprès de l’ONU, François Delattre.

M. Delattre, qui préside le Conseil pour le mois de juin, a noté que les récentes attaques contre la MINUSMA montrent que cette dernière travaille dans un contexte particulièrement difficile.

Un casque bleu chinois a été tué et une dizaine de personnels onusiens ont été blessés dans l’explosion d’un véhicule piégé mardi soir à Gao (est). Pour le seul mois de mai, une série d’attaques anti-MINUSMA a tué 12 casques bleus et blessé beaucoup d’autres.

Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon entend soumettre au Conseil des propositions visant à renforcer dans les prochains jours les positions et les capacités de la mission, a précisé mardi le porte-parole onusien Stéphane Dujarric lors de son point de presse quotidien.

M. Ban “réitère une demande de longue date afin que les forces de la MINUSMA soient adéquatement équipées pour faire face à un environnement aussi dangereux et imprévisible que celui du Mali”, a-t-il dit.

La MINUSMA a été créée en 2013 pour appuyer le processus de réconciliation entre le nord et le sud du pays, soutenir l’application du plan de paix et s’acquitter de missions de sécurité.

Mais avec des groupes armés actifs dans le pays, la situation sécuritaire est toujours tendue. La MINUSMA a déjà perdu 60 vies jusqu’ici, ce qui en fait la mission de maintien de la paix la plus meurtrière.

Comme l’indiquait le rapport de M. Ban sur le Mali en mars dernier, la MINUSMA a sans cesse été confrontée à des difficultés opérationnelles, couplées à des menaces sur la sécurité que font peser le trafic de drogue et le terrorisme.

Le rapport a noté que la mission était en situation de sous-équipement en matière de véhicules blindés de transport de troupes et que certaines unités manquaient d’équipements. La composante militaire de la MINUSMA compte 10.698 personnels, soit 95% des 11.240 personnels dont l’ONU a autorisé le déploiement, selon le rapport.

Dans un communiqué diffusé mercredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a “souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des moyens nécessaires pour s’acquitter pleinement de son mandat actuel”.

Le Conseil, qui a renouvelé l’an dernier pour un an le mandat de la mission jusqu’au 30 juin 2016, a redit mercredi son soutien à la MINUSMA, chargée d’aider “les autorités et le peuple maliens à parvenir à une paix durable et à la stabilité dans leur pays”.

L’un des principaux défis auxquels font face les missions de maintien de la paix est qu’elles se déroulent dans des pays où le niveau des menaces est très élevé, avait récemment confié à Xinhua Hervé Ladsous, chef du Département des opérations de maintien de la paix à l’ONU.

Pour M. Ladsous, certains groupes djihadistes ont pris la MINUSMA pour cible. “On nous demande de nous impliquer lorsque le processus politique est encore fragile, ce qui signifie que certains acteurs essaient souvent de jouer un jeu à nos dépens”, a-t-il déploré.