La lutte contre le paludisme sur le continent africain vient d’atteindre un autre cap grâce à Gavi, l’Alliance du Vaccin, qui vient d’ouvrir une procédure permettant aux pays d’Afrique de demander un financement et un soutien pour le déploiement du nouveau vaccin.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il s’agit d’un « financement historique » pour étendre le déploiement en Afrique du tout premier vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S). Un soutien international de Gavi, évalué à près de 160 millions de dollars américain, réparti sur la période allant de 2022 à 2025.

Il permettra d’améliorer l’accès au vaccin pour les enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme, en commençant par le Ghana, le Kenya et le Malawi. Ces trois pays africains, qui ont lancé la phase pilote de l’introduction du vaccin en 2019, sont invités à déposer leur candidature avant le 13 septembre. Les autres pays peuvent soumettre une manifestation d’intérêt en prévision d’un deuxième guichet à la fin de l’année 2022.

« La mise au point d’un vaccin contre le paludisme a été longue et difficile. Aujourd’hui, nous entamons un nouveau chapitre : ce nouvel outil, qui vient s’ajouter aux interventions existantes, va nous permettre de sauver encore plus de vies dans les pays les plus durement touchés par cette maladie meurtrière », a déclaré dans un communiqué Dr Seth Berkley, Directeur exécutif de Gavi, l’Alliance du Vaccin. Il faut noter que le paludisme reste une cause majeure de maladie et de décès chez les enfants en Afrique subsaharienne. En 2020, près d’un demi-million d’enfants africains sont décédés du paludisme, soit un enfant chaque minute, selon les données de l’OMS.

L’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 s’appuie sur le succès des essais pilotes et constituera le tout premier programme de vaccination antipaludique à grande échelle. Parallèlement aux interventions de lutte contre le paludisme actuellement recommandées et en complément des moyens de protection disponibles, il pourrait faire baisser la mortalité infantile en Afrique, continent le plus lourdement frappé par cette maladie, selon l’Alliance du Vaccin.

Depuis sa toute première introduction en 2019, les communautés africaines ont bien accepté le premier vaccin antipaludique après un temps relativement court. À ce jour, environ 1,3 million d’enfants ont bénéficié de ce vaccin dans les trois pays pilotes d’Afrique.

Selon l’OMS, là où le vaccin a été introduit, on a pu observer une baisse considérable du nombre d’enfants hospitalisés pour cause de paludisme grave, de même qu’une baisse du nombre de décès d’enfants dans la tranche d’âge visée par le vaccin.

« Un enfant meurt du paludisme toutes les minutes en Afrique. Nous devons tout faire pour arrêter cette hécatombe. Grâce à cette nouvelle possibilité de financement, ce vaccin, le seul au monde contre le paludisme, sera plus accessible aux enfants africains », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, relevant que ce nouveau programme permettra de sauver des dizaines de milliers de vies et d’assurer un avenir meilleur pour le continent.