Les forces de défense et de sécurité camerounaises sont en alerte à la suite d’un attentat qui a fait 4 morts et 24 blessés dimanche matin dans la région de l’Extrême-Nord, où un grand nombre de kamikazes pourraient s’être infiltrés.

Une quinzaine de personnes venues du Nigeria voisin se seraient dissimulées dans la population après avoir franchi la frontière dans le but de commettre des attentats-suicides dans cette partie du pays, a confié dimanche soir à Xinhua une source de sécurité sous couvert d’anonymat.

“Nous sommes en état d’alerte. Vraisemblablement, c’est un de ces kamikazes qui s’est fait exploser ce matin à Mora”, a précisé cette source.

Tôt dimanche matin, un homme à moto a fait irruption sur le marché de Mora, dans l’Extrême-Nord, où il a actionné une ceinture d’explosifs devant une boucherie. L’attentat a fait quatre victimes, dont le kamikaze, et 24 blessés, selon un bilan communiqué par des sources de sécurité.

L’attaque n’a pas été revendiquée, mais les services de sécurité camerounais l’ont attribuée à Boko Haram, un groupe terroriste nigérian affilié à l’Etat islamique (EI).

Depuis 2013, cette secte islamiste mène des raids dans l’Extrême-Nord du Cameroun, région qui partage une frontière réputée poreuse d’environ 400 kilomètres avec le Nigeria.

Ces attaques se résument aujourd’hui à quelques incursions sporadiques de faible portée et à des attentats-suicides qui ont fait plus d’une centaine de morts depuis juillet 2015, dont une majorité de civils.

Grâce au renforcement du dispositif de sécurité camerounais et à l’entrée en fonction de la Force multinationale mixte (FMM) créée par la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) pour lutter contre Boko Haram, les offensives armées de grande envergure ont quant à elles cessé depuis plus d’un an.

Limitrophe du Nigeria, la ville de Mora abrite la base du secteur numéro un de cette coalition militaire formée par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin, non membre de la CBLT.