Les chefs d’Etat et de gouvernement africains réunis jeudi à Abidjan ont plaidé pour une reconstitution “ambitieuse” des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) à hauteur de 100 milliards de dollars afin de permettre au continent de relancer l’économie de ses pays.

“Notre réunion d’aujourd’hui vise à arrêter nos priorités communes de développement et à faire, dans le cadre de la reconstitution des ressources de l’IDA, un plaidoyer auprès des principaux donateurs de l’IDA afin de mobiliser au moins 100 milliards de dollars en vue de relancer nos économies”, a indiqué le président ivoirien Alassane à l’ouverture d’une réunion de haut niveau consacrée à une 20e reconstitution des ressources de cet organe de la Banque mondiale.

Elle a rassemblé une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains, les présidents des unions économiques d’Afrique occidentale et centrale, ainsi que de hauts responsables de la Banque mondiale avec pour objectif de soutenir en Afrique une “relance forte” à la suite de la crise engendrée par la pandémie de nouveau coronavirus et d’aider le continent à poursuivre sa transformation économique.

L’Afrique subsaharienne, selon le président ivoirien, a connu en 2020 “sa contre-performance la plus importe jamais enregistrée avec un taux de croissance négatif de 1,9% et une augmentation de 32 millions du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté”.

Malgré les efforts des partenaires au développement et les initiatives propres prises par les pays africains pour contenir les effets de la pandémie, “beaucoup reste à faire pour surmonter cette crise”, a estimé M. Ouattara avant d’appeler à la “solidarité indispensable pour le bien de tous et pour combattre les divergences entre les régions du monde”.

Le directeur général des opérations de la Banque mondiale, Axel Van Trotsenburg, et le directeur général de la Société financière internationale (SFI), Maktar Diop, ont réaffirmé de leur côté leur engagement à accompagner l’Afrique par une mobilisation des ressources nécessaires à la relance des économies du continent.

Selon M. Trotsenburg, les besoins des 80 pays membres de l’IDA pour les trois prochaines années sont estimés à 700 milliards de dollars, dont 70% pour le continent africain.

Au terme de leur réunion à huis clos, les participants ont adopté une “Déclaration d’Abidjan” qui devrait constituer un cadre de référence pour la priorisation des interventions de la Banque mondiale au cours des années à venir.

Dans cette déclaration, ils réitèrent “eur appel pour un soutien accru au continent africain et exhortent les donateurs de l’IDA à soutenir une reconstitution “ambitieuse et importante” des ressources de cet organisme pour une mobilisation d’au moins 100 milliards de dollars d’ici la fin de l’année.

A leurs yeux, les priorités pour une meilleure reprise en Afrique doivent être l’amélioration du capital humain, la création d’emplois par des politiques de développement du secteur privé et la relance économique.

Enfin, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont engagés à “travailler à améliorer leur capacité d’absorption des ressources pour une exécution diligente des projets et programmes, à poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales et à utiliser de façon transparente et efficiente les ressources mobilisées tout en renforçant la gouvernance”.