LIBREVILLE, 25 mars (Xinhua) — Les Etats d’Afrique centrale vont mobiliser 1000 soldats responsables des forces de l’ordre pour initier des opérations militaires conjointes pour sauver ses derniers éléphants de savane, menacés par des braconniers soudanais opérants dans la région, indique un communiqué du WWF (Fonds mondial pour la nature) Central Africa Program Office dont l’Agence Xinhua a obtenu une copie lundi à Libreville.

Selon le communiqué, la mobilisation de toutes les forces de défense et de sécurité des Etats concernés est recommandée pour arrêter les 300 braconniers soudanais à chevaux et lourdement armés à la recherche d’éléphants dans les savanes du Cameroun, de la république centrafricaine et du Tchad.

Le communiqué rapporte que, durant la nuit du 14 au 15 mars, ces braconniers ont tué au moins 89 éléphants en une nuit au sud du Tchad, et qu’ils sont responsables de la tuerie d’au moins 30 éléphants en République Centrafricaine depuis le début de l’année 2013.

“Ces mêmes groupes sont aussi certainement responsables du massacre d’au moins 300 éléphants dans le parc national camerounais de Bouba N’Djida en début 2012, forçant le pays à mobiliser 600 soldats d’élite pour défendre le pays de ces braconniers”, poursuit le document.

“Le plan d’urgence, avec un cout estimatif de 1,8 million d’euros, nécessitera un appui aérien, des véhicules de terrain, de téléphones satellites, de l’établissement d’un commandement militaire conjoint, avec un système de partage et d’analyse d’information en temps réel, et prévoit l’envoi d’une mission diplomatique au Soudan et au Sud Soudan, les pays d’origine de ces braconniers”, restitue le texte.

Même si les Etats de la CEEAC ont annoncé qu’ils allaient financer les opérations eux-mêmes, ils “appellent la communauté internationale à mobiliser et mettre à disposition les fonds complémentaires afin de pouvoir soutenir ces opérations maintenant et dans le long terme”.

En même temps, le WWF appelle les gouvernements et les institutions internationales à traiter le commerce illégal des espèces sauvages comme crime grave, à adopter les moyens de dissuasion efficaces et à mener leurs efforts pour réduire la demande pour des espèces sauvages menacées.