Source de valeur ajoutée et de croissance économique du Congo, en particulier et de la sous-région d’Afrique centrale, en général, le développement du secteur minier au sein de la Communauté Economique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) accuse encore un retard considérable en matière d’industrialisation conformément à la vision du régime minier en Afrique tracé en 2009 par les chefs d’Etat de l’Union africaine (UA).

A l’heure où le continent pense industrialisation, les experts du secteur minier de la CEEAC estiment que, sept ans après le lancement de cette vision, l’heure est arrivée pour corriger le retard qu’accuse la sous-région pour des raisons économiques, mais aussi de manque d’infrastructures routières.

Réunis du 14 au 16 décembre à Brazzaville, sur initiative du Bureau sous-régional de la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA), ces experts ont tenu une concertation de haut niveau sur cette problématique question de relever le défi de la transformation minière et structurel de leur pays respectif.

La vision minière africaine ressemble un peu à une charte, donc à une politique qui consiste à partir du constat que nos Etats pendant longtemps, et jusqu’à présent, se sont limités à exporter les matières premières et à collecter les ressources fiscales, a précisé Martin Ndendé, conseiller régional hors-classe, chargé des négociations sur les ressources naturelles et industries extractives à la Commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies.

Ce texte, a-t-il rappelé, vise à changer de paradigme. Il s’agit de demander aux Etats aujourd’hui de développer une industrialisation.

Au Congo, l’objectif de cette vision prônée par le gouvernement et ses partenaires internationaux est de créer les conditions propices à un développement durable et harmonieux qui cadre avec l’option de diversification de l’économie.

“Les ressources doivent permettre d’industrialiser ; d’aider les populations, mais également de créer les infrastructures. On en voit ici des plus en plus intéressantes : des routes qui se font, des ponts qui se construisent. C’est ça la vision minière africaine”, déclare Martin Ndendé.

En effet, de l’avis des experts, de plus en plus d’Etats mettent en œuvre la vision minière africaine. Cependant l’Afrique centrale est la région qui était restée la moins avancée par retard économique.ù

“Aujourd’hui on ne peut pas dire que notre industrialisation est totalement achevée. Ce n’est pas possible. C’est un processus qui est long et qui ne peut se mesurer que sur le long terme”, souligne le chef de cabinet au ministère congolais des Transports, Pierre Zomambou-Bongo.

Tourné vers des investisseurs étrangers pour pouvoir valoriser ses ressources minières, le Congo procède, depuis quelques années, à un affinage nécessaire des données géologiques. Grâce au bureau de recherche géologique et minière (BRGM), un organisme français dont la spécialité est de répertorier les ressources minérales, le pays dispose désormais d’une cartographie géologique du potentiel minier. Le financement de cette opération a impliqué différents partenaires parmi lesquels la Banque mondiale, les sociétés minières et la société pétrolière Total E&P, principal partenaire.

Cette cartographie permet de définir les ressources disponibles sur le territoire pour identifier les secteurs d’activités à développer en fonction des éclaircissements fournis par les cartes. De même, il devrait orienter les priorités du gouvernement dans l’exploitation de ce secteur favorable à la diversification de l’économie et à la création des d’emplois décents.

“Notre regard est aujourd’hui tourné vers les investisseurs étrangers, car les mines constituent un domaine très complexe qu’il n’est pas donné à n’importe quel opérateur économique national de s’y engager facilement”, a déclaré le ministre de Mines et Géologie, Pierre Oba.