Une conférence ministérielle de l’Afrique de l’Ouest s’est ouverte mardi à Abidjan à l’initiative de la Banque africaine de développement (BAD) en vue de renforcer les capacités des pays dans la mise en place de politiques favorables à l’emploi des jeunes et à l’entrepreneuriat.

La rencontre qui réunit des ministres, des organisations de jeunes, des chefs d’entreprises, des universités et la société civile de pays ouest-africains vise à “renforcer la collaboration entre eux”, à accroître leurs capacités pour “mieux aborder les questions d’emploi des jeunes” et à “conduire des opérations ou des politiques favorables” à l’emploi des jeunes et à l’entrepreneuriat, a indiqué le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, à l’ouverture des travaux.

Pour M. Adesina, le chômage et le sous-emploi des jeunes représentent “les principaux défis de développement” pour l’Afrique qui est, selon lui, à la veille d’une “transition démographique”.

“Environ 70% des Africains ont moins de 30 ans et 50% des jeunes dans le monde seront en Afrique au cours des trois prochaines décennies”, a-t-il expliqué non sans relever que le chômage a créé une “désillusion croissante” et la “frustration” chez les jeunes, avec pour conséquences “l’immigration clandestine” ou autres d’activités “criminelles” comme solutions de rechange.

En réponse à la crise, la BAD a adopté une stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique pour la période de 2016-2025, présentée aux participants par la directrice du Département du développement humain de la BAD, Sunita Pitamber.

A l’en croire, la stratégie est fondée sur “trois piliers, à savoir l’intégration, l’innovation et l’investissement”.

“Dans le pilier de l’intégration, la Banque va amplifier son impact sur l’emploi en apportant une orientation pour l’emploi des jeunes à toutes ses opérations”, a-t-elle précisé, indiquant que le pilier innovation vise à “développer, porter à échelle et reproduire partout les programmes phares qui créent de nouvelles possibilités économiques pour des dizaines de millions de jeunes dans les secteurs porteurs de croissance de l’Afrique” tels que l’agriculture, l’industrie et les TIC.

“Le troisième pilier est la conception d’un mécanisme d’investissement dédié qui va catalyser le financement des initiatives pour l’emploi des jeunes”, a poursuivi Mme Pitamber.

Au total, en créant des emplois productifs pour les jeunes, la stratégie permettra d’améliorer leurs conditions de vie et leur participation à la croissance de l’Afrique et à sa transformation économique.

“Cet investissement dans la jeunesse aidera à améliorer les conditions de vie des populations en Afrique, tout en fournissant le capital humain nécessaire pour transformer des secteurs clés tels que l’énergie, l’agriculture, l’industrie et booster les efforts d’intégration régionale”, a conclu Mme Pitamber.

La stratégie de la BAD pour l’emploi des jeunes a été lancée au cours des assemblées annuelles de la Banque en mai 2016, à Lusaka (Zambie).

La conférence d’Abidjan doit discuter, en une journée, des solutions à la crise du chômage des jeunes en Afrique et les ministres et autres parties prenantes doivent proposer des avis et orientations à l’équipe chargée de la mise en oeuvre de la stratégie de la BAD.