Gogo vit dans un village rural du Kenya et elle a trouvé sa vocation en persuadant le directeur de l’école primaire locale de l’inscrire. Elle avait alors 94 ans.

« J’ai vu que les filles arrêtaient l’école quand elles devenaient mères à un âge précoce – soit parce qu’elles avaient honte soit qu’elles n’avaient pas le courage de poursuivre », dit-elle. « Je me suis inscrite à l’école pour motiver ces filles et surtout ma petite-fille. Je voulais leur montrer l’exemple, ainsi qu’aux autres filles à travers le monde qui ne sont pas scolarisées. »

L’expérience de Gogo en tant que doyenne des écoliers inscrits dans le primaire est documentée dans un nouveau film sorti la semaine dernière en France.

Aujourd’hui, à l’âge de 98 ans, elle poursuit ses études malgré sa vision défaillante et elle est devenue un modèle pour sa communauté et au-delà.

« J’exhorte les enfants à rester dans le droit chemin. Ceux qui vont à l’école devraient chercher l’excellence. Quant à ceux qui ont malheureusement abandonné l’école, ils doivent acquérir toutes les compétences qui les aideront à gagner leur vie », explique Gogo.

« Je ne me lasserai jamais de conseiller aux jeunes de préserver. L’éducation est très importante pour chaque jeune. L’éducation est leur avenir. L’éducation reste dans la tête pour toujours et une fois qu’elle est acquise, on ne peut pas la perdre », poursuit-elle.

Gogo ajoute qu’avec l’éducation, on se réveille avec un but en tête. « Sans éducation et sans profession, on se réveille sans but dans la vie ou alors il nous vient l’envie de consommer de l’alcool et des drogues. C’est là que se situe mon combat : la vie des enfants qui ne vont pas à l’école est un danger constant », dit-elle.

Le message de Gogo est clair : « Sans éducation, il n’y a pas de différence entre toi et un poulet. À un moment donné, tu commences à abuser de l’alcool et tu risques d’être abusée sexuellement. Éducation, Éducation, Éducation. Elle restera toujours dans ton cœur et ton cerveau. Ce sera toujours une lumière qui te guidera. »

Elle demande à tout le monde de s’engager à soutenir ces filles. « Ce sont nos enfants et lorsque nous leur tendons la main, toute la société en bénéficie », dit Gogo.

Source : UNESCO