La situation sécuritaire en Afrique, avec la recrudescence des attaques terroristes au Sahel, en Afrique centrale et australe préoccupe les dirigeants du continent africain, qui appellent à de nouvelles stratégies dans la lutte contre le terrorisme.

A l’ouverture lundi de la 7e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, certains chefs d’Etat ont déploré la situation d’insécurité sur le continent.

Prenant la parole devant les présidents sénégalais Macky Sall, sud-africain Cyril Ramaphosa, nigérien Mohamed Bazoum et bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a parlé de la sécurité et de la paix et a qualifié la situation de “très grave”.

De la Libye au fin fond de l’Afrique australe, du bassin du lac Tchad à l’est de la République démocratique du Congo, en passant par la République centrafricaine, en se projetant au Bénin et en haut delà, en Ouganda, de la région du Sahel à l’Ethiopie, au Soudan et au Soudan du Sud, l’Afrique n’a jamais été aussi fortement menacée par le terrorisme et l’instabilité“, a indiqué M. Faki.

Il a dénoncé le comportement des terroristes dans certains pays, avec des séries d’attentats visant les populations.

Pour sa part, le président Mohamed Bazoum a dépeint une situation chaotique dans le Sahel avec une montée en puissance des groupes terroristes.

Il a invité les Etats sahéliens à mettre sur pied une stratégie militaire adaptée aux défis consistant dans le recours à des techniques et des moyens de nature à rendre la guerre le moins asymétrique possible.

C’est ce que le Niger s’efforce de faire. Ils ont par ailleurs besoin d’un soutien plus adapté de leurs partenaires axé sur le renseignement, l’appui aérien et le renforcement des capacités de leurs armées. Les pays du Sahel ont enfin besoin de ressources financières exceptionnelles“, a prévenu le président du Niger.

Face à la montée du péril terroriste, le président Macky Sall a plaidé pour “plus de flexibilité budgétaire” pour permettre aux pays de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense nationale, avec des armées bien entraînées et bien équipées.

Il a rappelé que dans la plupart des pays africains, les restrictions budgétaires des années d’ajustement structurel avaient eu un impact négatif sur l’équipement des forces de défense et de sécurité.

Selon Macky Sall, la paix et la sécurité en Afrique sont parties intégrantes de la paix et de la sécurité du monde.

Le président sénégalais a ainsi invité les pays et institutions partenaires à tenir compte de cet impératif vital, en leur demandant de s’interroger sur la doctrine des opérations de paix en Afrique.