Les chefs d’Etat du G5 Sahel et de la France ont souligné “le lien intrinsèque” entre les actions de sécurité et de défense, les efforts politiques et les initiatives en faveur du développement, dans une déclaration adoptée à l’issue d’un sommet extraordinaire tenu ce dimanche à Bamako.

Pour les chefs d’Etat du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanien, Niger, Tchad), le président de la République française, Emmanuel Macron, ces trois axes se soutiennent mutuellement et doivent donc progresser en parallèle.

Conscients des liens indissociables entre sécurité et développement, ajoute le texte, les chefs d’Etat sont convenus de la nécessité d’assurer l’accompagnement des opérations militaires et sécuritaires par des actions économiques, sociales, culturelles, d’éducation et de dé-radicalisation pour attaquer les causes profondes de l’insécurité.

Dans cette perspective, ils ont décidé d’amorcer une action diplomatique coordonnée visant la mobilisation des ressources techniques et financières requises en faveur du Programme d’Investissements Prioritaires du G5 Sahel, notamment dans le domaine de la gestion intégrée des frontières dans la zone sahélo-saharienne, y compris la frontière libyenne, et ce, en vue d’une table ronde réunissant des bailleurs de fonds.

Les chefs d’Etat ont insisté, a poursuivi le texte, sur plusieurs priorités de développement particulièrement urgentes, en faveur de la jeunesse du Sahel en termes d’éducation et d’emplois afin de lutter contre le chômage, la menace de la radicalisation et la migration clandestine.

Le président français a appelé à la mise en place rapide d’une “Alliance pour le Sahel” visant, pour les acteurs du développement, à trouver des mécanismes innovants à même de renforcer l’efficacité des actions menées avec leurs partenaires dans l’ensemble du Sahel.

Selon la déclaration, le président français s’est félicité de la création de la Force Conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), qui va intégrer des unités issues des forces armées des cinq pays et constituera “une évolution majeure dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic de drogue dans la zone sahélo-saharienne”.

A ce titre, le G5 Sahel a souhaité vivement un soutien des Nations Unies à la Force conjointe du G5 Sahel, y compris à travers la MINUSMA (mission d l’ONU au Mali).

Le président français s’est engagé à apporter à la FC-G5S un soutien en matière de formation, d’équipement, de logistique, et sur le plan opérationnel, indique le texte.

Les chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français ont salué l’engagement de l’Union européenne d’apporter un soutien financier initial de 50 millions d’euros pour le déploiement de la FC-G5S.

Le président Macron s’est engagé à poursuivre ses efforts de mobilisation, en lien étroit avec l’Allemagne et l’Union européenne, afin d’assurer à la FC-G5S un soutien dans la durée, ajoute le document.

Réitérant leur détermination à concrétiser cette initiative, en comptant d’abord sur les ressources propres, les chefs d’Etat du G5 Sahel ont décidé d’allouer une enveloppe initiale de 50 millions d’euros destinée au démarrage effectif des activités de la FC-G5S.

Les chefs d’Etat du G5 Sahel et le président français ont, également, appelé les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux à apporter une assistance conséquente à la FC-G5S sur les plans logistique, opérationnel et financier, en vue de faire face à cette situation qui menace la paix et la sécurité internationales.

Aussi, ils ont insisté sur la convocation rapide de la “Conférence internationale de planification” visant à assurer la coordination des efforts d’assistance des donateurs à la FC-G5S, selon la déclaration finale du sommet.