NAIROBI, 24 avril (Xinhua) — Le Fonds monétaire international (FMI) a prédit que la croissance du PIB en Afrique sub-saharienne s’accélérera avec un taux de 5,5% en 2014, par rapport à 4,9% l’ année dernière.

La directrice du département Afrique au FMI, Antoinette Sayeh, a déclaré jeudi aux journalistes à Nairobi que la croissance sera soutenue par les niveaux élevés d’investissement dans les secteurs de l’infrastructure et de la mine, et reflète les perspectives améliorées dans la plupart des pays exportateurs de pétrole et dans plusieurs pays à faible revenu et Etats fragiles.

“La perspective est cependant sujette à plus de risques abaissiers comparé aux années précédentes”, a déclaré M. Sayeh lors du lancement à Nairobi du rapport semi-annuel sur la Perspective économique régionale du FMI pour l’Afrique sub- saharienne.

Mme Sayeh a par ailleurs noté que le durcissement des conditions financières en Chine devrait réduire l’appétit des investissements des entreprises chinoises à l’étranger.

La forte performance économique en 2013 était surtout liée à la demande domestique, alors que la demande extérieure a apporté une modeste contribution à la croissance dans la région, alors que l’ activité économique et les prix des marchandises sont restés relativement en-deçà pendant une grande partie de l’année.

L’annulation des politiques monétaires peu conventionnelles dans les économies avancées représente également un risque pour la région.

Cela pourrait réduire les flux de capitaux dans les économies de marché en Afrique subsaharienne, a-t-elle estimé.

“En fait, les prix élevés des emprunts ont contribué au report de la délivrance de plusieurs obligations souveraines totalisant environ 4 billions de dollars américains qui étaient prévues en 2013”, a indiqué Mme Sayeh.

Selon le FMI, plusieurs risques causées par l’instabilité politique restent dans la région.

“Pour répondre à ces défis, les gouvernements devraient mettre en oeuvre des politiques qui renforcent les environnements économiques”, a-t-elle affirmé.

Le directeur de l’Institut des affaires économiques (IEA), Kwame Owino, a déclaré pour sa part que la croissance de l’Afrique n’a pas suivi la voie classique.

“Bien que la croissance de l’Asie ait entraîné le transfert de la main-d’oeuvre de l’agriculture au secteur manufacturier, l’expansion économique de l’Afrique a eu lieu, alors même que son industrie manufacturière reste telle qu’elle est”, a-t-il fait remarquer.

Owino a souligné que la croissance économique n’est pas une fin en soi mais un agent pour réduire la pauvreté.