Alors que l’Afrique n’est pas épargnée par la pandémie du COVID-19, la propagation du virus dans les zones rurales menace les systèmes de santé déjà fragiles du continent.

Le 10 avril, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dit observer une “accélération alarmante” du COVID-19, notamment en Afrique où le virus se propage en dehors des grandes villes.

Matshidiso Moeti, directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré le 9 avril que cette propagation devait être endiguée de toute urgence pour éviter une crise de santé publique.

S’attaquer aux cas dans les zones rurales qui manquent souvent de ressources par rapport aux centres urbains constituera un immense défi pour les systèmes de santé déjà mis à rude épreuve en Afrique“, a-t-elle martelé.

En date de mercredi, le nombre de décès dus à la pandémie de COVID-19 sur le continent africain a atteint 874 pour 16.285 cas d’infection confirmés, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).

Face à tous ces défis, le chef de l’OMS a jugé nécessaire de “décentraliser la réponse” en consolidant les infrastructures de santé publique et de soins. Il a également appelé les autorités provinciales et régionales à se coordonner afin de contenir la propagation de virus au niveau local.

Des pays tels que le Nigeria, le Ghana et le Kenya ont ainsi étendu les tests nationaux à plusieurs laboratoires, ce qui pourrait décentraliser les tests de dépistage, tandis que la Tanzanie et l’Ethiopie ont pris des mesures efficaces pour renforcer le dépistage de cette maladie respiratoire virale.

Le Soudan du Sud a annoncé le 9 avril son intention de diffuser à la radio des programmes d’enseignement à distance pour les enfants déscolarisés en raison de l’épidémie. Awut Deng Acuil, ministre de l’Education générale et de l’Instruction, a estimé que ces programmes aideraient à dispenser des cours sur des matières fondamentales afin de toucher la majorité des élèves vivant en zone rurale.

Hormis la coopération régionale, le soutien international envers l’Afrique devrait également être accéléré d’autant plus que le virus se déplace actuellement hors des grandes villes.

Aucun pays ou continent ne doit être ignoré dans cette lutte mondiale contre le coronavirus. Les pays africains sont toujours bien placés pour gagner la bataille contre le COVID-19 s’ils continuent de mettre en place un système de détection et mènent des interventions fortes, a estimé l’OMS.