BEIJING, 19 novembre (Xinhua) — Tous les matins, plus de trois mille ouvriers en uniforme font de la gymnastique avant le début de leur travail sur une chaîne de production qui fabrique des chaussures en cuir.

Cette usine est la plus grande productrice de chaussures et la plus importante en Ethiopie en termes de création d’emplois. Elle est financée et gérée par une entreprise chinoise privée et fait partie de la prochaine vague d’investissements chinois en Afrique.

“Lors de l’ouverture de l’usine en 2012, des centaines d’habitants locaux ont fait la queue pour postuler à un emploi. L’image était vraiment spectaculaire”, a indiqué Liu Guijin, ancien représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines, lors de la 5e table ronde de la Conférence sur la coopération Chine-Afrique qui s’est tenue plus tôt en novembre dans la province de Hainan (sud).

La Chine souhaite intégrer un nouveau marché pour absorber sa surcapacité de production dans le secteur manufacturier, alors que l’Afrique a besoin de plus de projets à forte demande en main-d’oeuvre pour développer l’emploi sur place, a ajouté M. Liu.

L’Afrique compte une importante population jeune, avec plus de 200 millions de jeunes vivant sur le continent qui ont entre 15 et 24 ans. Environ 60% des chômeurs africains sont des jeunes.

“L’histoire nous a enseigné que plusieurs pays ‘tigre’ et ‘dragon’ ont réussi à prospérer économiquement et ont donc minimisé les problèmes liés au chômage grâce à l’industrialisation. Je pense que l’Afrique n’a pas besoin d’inventer la roue. Elle doit emprunter la même route sur laquelle les autres sont déjà passés , a indiqué lors de la conférence l’ambassadeur Seif Ali Iddi, deuxième vice-président de Zanzibar.

Il a exprimé l’espoir que la Chine délocalise en Afrique davantage d’industries à forte demande en main-d’oeuvre, afin d’accélérer l’industrialisation du continent africain.

La deuxième plus grande économie du monde, sous pression pour moderniser ses industries et faciliter les réformes économiques, vise davantage les marchés étrangers afin de trouver des solutions. De plus en plus d’entreprises qui ont bénéficié du développement de la Chine pendant les trois dernières décennies, se pencheront sur les nouveaux marchés, dont l’Afrique, afin de se diversifier.

Malgré l’attrait de la main-d’oeuvre à bas coût, le rendement en Afrique est souvent plus bas par rapport aux autres pays en voie de développement. Selon un rapport publié par la Banque mondiale, un travailleur chinois produit 4,5 chaises par jour, un ouvrier vietnamien 1,9, alors qu’un travailleur éthiopien ne réalisera que 0,3 chaise.

En outre, un environnement politique instable, un mauvais niveau d’infrastructures et un système légal mal structuré feront également hésiter les entreprises chinoises à aller faire fortune en Afrique, a indiqué M. Liu Guijin.

En 2007, la Banque de développement de Chine a lancé le fonds de développement Chine-Afrique pour faciliter les investissements chinois en Afrique.