BEIJING, 3 avril (Xinhua) — La Chine et l’Afrique rencontrent des “opportunités historiques” au moment où le marché chinois pour les matériaux industriels de base est saturé, alors que les pays africains moins développés en réclament, selon un officiel du ministère des Affaires étrangères.

La coopération dans ce que le gouvernement qualifie de ” capacité de production industrielle” répond à la demandes des pays africains à ce stade relativement tôt de leur industrialisation, a déclaré à Xinhua Lin Songtian, directeur du département des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères.

L’année passée, les dirigeants chinois ont, à de nombreuses occasions, abordé le concept lors de leurs rencontres avec les dirigeants des autres pays en voie de développement, expliquant que la capacité industrielle extraordinaire de la Chine à des coûts bas peut répondre à la demande des pays se trouvant au milieu des processus d’industrialisation.

Après plus de trois décennies de réformes et d’ouverture, la capacité chinoise de production des fondamentaux tels que le fer et l’acier, le ciment et le verre poli, a fortement augmenté, tandis que la plupart des pays africains ne peuvent fabriquer eux- mêmes et dépendent fortement des importations, selon M. Lin.

M. Lin a souligné que la coopération en matière de capacité industrielle ne devrait pas être interprétée comme une exportation des produits obsolètes ou encore une surcapacité polluant l’étranger.

“La coopération ne sera jamais menée aux dépens de l’environnement naturel et des intérêts de l’Afrique sur le long- terme”, a-t-il souligné. “C’est plutôt quelque chose de réciproquement bénéfique, et une intégration réelle de la demande développementale de la Chine et de l’Afrique”.

Pour M. Lin, de nombreux pays africains ont besoin d’améliorer leurs lois et l’efficacité de leur administration pour que les investisseurs étrangers se sentent “plus en sécurité, heureux et confortables”.

Selon ce diplomate chinois, ancien ambassadeur de Chine au Liberia et au Malawi, la faiblesse des infrastructures, notamment en ce qui concerne la production électrique et les systèmes de transport, dans beaucoup de pays africains, constitue un autre obstacle important pour les investisseurs.

En outre, les investisseurs chinois en Afrique, qui sont pour la plupart des sociétés privées, sont confrontés à des difficultés telles que le manque de financement et la pénurie de personnel expérimenté, a ajouté M. Lin.

La coopération dans le domaine des capacités industrielles ne prospérera pas seulement entre la Chine et l’Afrique ; elle figurera également en bonne place dans la coopération économique de la Chine avec d’autres pays en développement.

Le 27 mars, le Premier ministre chinois Li Keqiang et son homologue kazakh Karim Masimov ont assisté à Beijing à la signature de contrats de coopération dans le domaine des capacités industrielles, pour un montant total de 23,6 milliards de dollars, concernant la sidérurgie, les métaux non-ferreux, le verre, le raffinage, l’hydroélectricité et l’automobile.