Sur fond de crise économique mondiale, les pays émergents, notamment la Chine, sont progressivement devenus les nouveaux moteurs de croissance de l’Afrique. En tant que principal investisseur dans le secteur des infrastructures en Afrique, la Chine améliore l’environnement d’investissement et renforce le potentiel de développement du continent.

Selon un récent rapport du cabinet d’audit Ernest & Young qui fait état du potentiel d’attraction de l’Afrique en 2013, le taux de croissance des projets d’investissement sur le marché africain des pays émergents a dépassé les 20,7%, contre 8,4% pour les pays développés.

Les pays émergents investissent de plus en plus en Afrique. Le nombre de projets dans lesquels ils ont investi sur le continent a bondi de 99 en 2003 à 538 en 2011, soit 319 de plus que les pays développés.

Le manque d’infrastructures en Afrique constitue un obstacle majeur à la croissance sur le continent. L’Afrique compte environ 90.000 km de chemins de fer, soit 1/20 de la longueur des chemins de fer européens. La plupart des pays africains connaissent des pénuries d’électricité et moins de 60% de la population africaine a accès à l’eau potable.

La Chine a toujours encouragé les entreprises chinoises expérimentées à coopérer avec l’Afrique. Depuis l’établissement en 2000 du Forum de coopération sino-africain, les deux parties ont placé la construction des infrastructures au centre de leur coopération.

Malgré la récession de l’économie mondiale, la valeur des nouveaux contrats de chantier à l’étranger signés par la Chine s’est élevée à 156,5 milliards de dollars en 2012, soit une hausse de 10% par rapport à 2011.

Selon Mo Wenhe, président général de China Harbour Engineering Co. Ltd, l’entreprise a traité en 2012 des projets d’une valeur de 1,6 milliard de dollars en Afrique, principalement en Afrique du Nord, de l’Ouest et de l’Est. Ce marché émergent représente un quart du nombre total de contrats de l’entreprise.

En outre, le gouvernement chinois continue de soutenir et d’encourager la participation des entreprises chinoises dans la construction d’infrastructures en Afrique et met l’accent sur la coopération en matière de technologies et de gestion en vue d’aider l’Afrique à renforcer sa propre capacité de développement.

La Chine a par exemple installé des pipelines et construit des raffineries afin d’aider des pays comme le Soudan, le Tchad et le Niger à se doter d’une industrie pétrolière complète.

Fin 2012, les investissements directs chinois en Afrique avaient dépassé les 15 milliards de dollars. La Chine a investi dans les secteurs du transport, des télécommunications, de l’aménagement et de la gestion des eaux, de l’électricité, ainsi que dans le réseau routier et les infrastructures. Elle a directement investi dans 152 nouveaux projets en Afrique au cours des cinq dernières années.

Jeremy Stevens, économiste du groupe de Standard Bank, a indiqué dans un récent rapport que le renouvellement et la maintenance des infrastructures coûtaient à l’Afrique près de 100 milliards de dollars chaque année et que la Chine était devenue un partenaire très important pour l’Afrique. En effet, depuis 2007 deux tiers des fonds destinés à la construction de nouvelles infrastructures proviennent de Chine.

Par ailleurs, la participation des entreprises chinoises dans la construction d’infrastructures en Afrique crée de nouvelles opportunités pour les secteurs bancaire, immobilier et éducatif du continent. La Chine a non seulement amélioré l’environnement d’investissement en Afrique, mais a aussi créé des opportunités gagnant-gagnant dans sa coopération avec le continent.