YAOUNDE, 25 mai (Xinhua) — Une rencontre entre les dirigeants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, de la force française Sangaris, chargée d’aider à la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays, et des Forces républicaines (FR) centrafricaines, l’armée nationale en reconstruction, a eu lieu dimanche à Bambari (Centre) après des heurts la veille, a appris Xinhua d’une source des ex-rebelles.

Avec la participation du général Abdoulaye Hissène, coordonnateur des Forces républicaines, et du général Francisco Soriano, commandant de Sangaris, cette concertation tenue en présence du préfet de la Vakaga, département dont Bambari est la principale ville, était consacrée aux modalités de désarmement des ex-Séléka et d’autres groupes armés centrafricains, a rapporté le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de l’ex-alliance rebelle joint par Xinhua.

Elle se tenait dans un climat de calme apparent après une journée de tension samedi due à la destruction de deux véhicules des ex-Séléka lors d’un bombardement aérien de l’armée française stationnée à Bambari, ville devenue depuis une semaine la base du commandement de ces ex-rebelles et qui abrite en outre un contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca).

Trois jours plus tôt déjà dans cette même localité, une tentative de désarmement des commandants de l’ex-alliance rebelle qui avait porté le 24 mars 2013 après trois mois de conflit avec le régime de François Bozizé, leur leader Michel Djotodia, contraint à la démission au début de cette année par les dirigeants d’Afrique centrale et la France, par Sangaris et la Misca avait provoqué des violences.

Principalement visés par une première opération de désarmement en décembre 2013 à Bangui, les ex-Séléka composés majoritairement de musulmans étaient devenus par la suite, avec l’ensemble de population musulmane centrafricaine, la cible des attaques des milices d’autodéfense chrétiennes anti-Balakas (anti-machettes) fidèles au président déchu Bozizé.

“Nous ne sommes pas contre le désarmement. Ce que nous voulons, c’est qu’il y ait d’abord la paix et la sécurité. Parce que chaque fois qu’on nous désarme, nous sommes exposés aux attaques des anti-Balakas qui sont soutenus par les Sangaris. On a quitté Bangui, ils sont venus nous rejoindre à Bambari, transportés par les Sangaris”, a mentionné le colonel Narkoyo, faisant état de l’arrestation de quatre anti-Balakas dans la nuit de jeudi à vendredi après une infiltration à Bambari.

La réunion de dimanche après-midi s’est toutefois achevée, à l’en croire, par une interdiction pour les ex-rebelles de se déplacer en uniforme et armés dans la ville. “Il a été aussi décidé que les déplacements hors de la ville sont soumis à la délivrance d’ordres de mission signés par le général Abdoulaye Hissène et le général Soriano”, renseigne-t-il par ailleurs.

Pourtant déclarés “ennemis de la paix” par la Misca, les asnti-Balakas continuent de bénéficier, contrairement aux ex-Séléka également coupables de nombreuses exactions, d’une sorte de blanc-seing et n’arrêtent pas de perpétrer l’horreur à Bangui et d’autres villes centrafricaines.