YAOUNDE, 15 mars (Xinhua) — Après les nouvelles attaques rebelles contre les localités de Bangassou et de Sido, la fuite de l’ex-chef rebelle Jean-Jacques Démafouth vers le Tchad est venue amplifier les inquiétudes sur une sortie de crise en République centrafricaine (RCA) après les accords de paix de Libreville du 11 janvier, un acte dénoncé par le ministre de la Communication Christophe Ghazam Betty.

Plus d’une semaine après le lancement le 3 mars, lors d’une cérémonie présidée par Nicolas Tiangaye, Premier ministre du gouvernement d’union nationale nommé par les accords de Libreville, du cantonnement devant aboutir au désarmement de tous les groupes rebelles actifs dans le pays, Démafouth s’est rendu mercredi à Paoua (Nord-ouest) avec des experts et techniciens de l’Onu pour distribuer des primes à ses troupes de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD).

A bord d’une moto, l’ex-ministre de la Défense nationale et candidat malheureux à l’élection présidentielle de janvier 2011 remportée par le président François Bozizé selon les résultats officiels, a pris le large pour se réfugier au Tchad, expliquant que c’était pour échapper à des menaces d’arrestation le visant. Des allégations aussitôt démenties par les autorités de Bangui.

Pour le ministre de la Communication, Christophe Ghazam Betty, issu de la coalition rebelle Séléka, cet acte de l’ex-chef rebelle (déjà arrêté pendant plus de trois mois en 2012) relève absolument d’un « infantilisme politique ». « C’est aventureux, ce qu’il a fait. Cet acte démontre que le ridicule a atteint son comble chez les hommes politiques centrafricains », s’est-il indigné. Dans un jugement sans appel, Ghazam Betty critique « un comportement irresponsable de la part de quelqu’un qui a été ministre de la Défense et qui a dirigé les services de renseignement ». Et qui, par ailleurs, en tant que vice-président du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) « continue de jouir d’une rente à vie ».

« Il a été incapable de se créer un chemin dans la nouvelle qui se fait », assène le ministre, qui affirme qui accuse en outre l’intéressé de frustrations pour n’avoir pas réussi à se faire nommer, comme il le souhaitait, Premier ministre, à la place de Tiangaye, ou conseiller spécial du président de la République ou encore président de la Chambre de commerce. Ghazam Betty annonce que les autorités de N’Djamena ont demandé à l’ancien chef rebelle de quitter leur territoire.