BANGUI, 7 janvier (Xinhua) — Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) estime à 16 le nombre d’enfants âgés de 0 à 12 ans tués depuis début décembre à Bangui dans les violences perpétr ées par les groupes armés en marge de la crise en Centrafrique, a annoncé à Xinhua son représentant à Bangui, Souleymane Diabaté, qui a fait état de 60 autres blessés.

Ce sont des victimes des affrontements entre les ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir) et les miliciens anti-Balakas (anti- machettes) hostiles au pouvoir de Michel Djotodia, président de la transition.

« Les attaques ciblées contre les enfants sont une violation du droit humanitaire international et des droits de l’homme et elles doivent cesser immédiatement. Des actions concrètes sont maintenant nécessaires pour empêcher les violences contre les enfants », a déclaré Souleymane Diabaté.

Cette situation, qualifiée « d’inadmissible et d’intolérable » par Diabaté, chef de cette agence du système des Nations Unies, s’ accompagne par l’enrôlement des enfants soldats dans les groupes armés.

Déjà dans un document publié le 2 janvier, l’Unicef a noté qu’ environ 2,3 millions d’enfants sont affectés par la crise actuelle en Centrafrique et qu’avec son concours, 672 enfants séparés ont retrouvé leurs familles et 206 autres associés aux groupes armés ont été libérés sur les 3.500 à 6.000 recrutés.

Par ailleurs, Diabaté a fait savoir à Xinhua que la situation en Centrafrique, ce pays pauvre d’Afrique centrale pourtant riche en minerais, a évolué d’une « urgence silencieuse à une crise humanitaire complexe ». Selon lui, la Centrafrique vient d’être dé clarée en urgence de niveau 3, le plus haut niveau de vulnérabilit é pour les agences du système des Nations Unies, suite à la dé gradation de la situation sécuritaire et humanitaire depuis la prise du pouvoir en mars de Michel Djotodia.

Depuis le 5 décembre, les violences en Centrafrique ont fait plus d’un millier des morts et 400.000 déplacés internes dans la capitale qui sont installés dans des conditions désastreuses dans 52 sites, selon les Nations Unies. 785.000 autres déplacés sont recencés dans les villes de provinces.